Padoune- 27/01/2021

Très bon premier roman 💞

L’histoire relate l’enfance du narrateur durant les vacances d’été en Normandie, entouré de sa grand-mère, et d’une tante dont il tire un portrait sombre, celui d’un horrible personnage qui ne cesse de le tourmenter. 
Le récit retrace la tendre amitié qui le lie à Baptiste et tout un monde intérieur empli d’angoisses, de honte et de dévalorisation de soi. Son ami, qui semble être à l’opposé de tout cela, lui apporte une certaine sérénité, une joie de vivre, et lui offre le rêve d’une vie qui lui semble si parfaite, si éloignée de la sienne. Ensemble, ils refont le monde sur cette plage de Normandie. Un texte savoureux, où l’on emprunte un chemin de pensées parfois irrationnelles, mêlées à la peur de la différence, du rejet, alors que le personnage principal devrait être dans l’âge de l’insouciance et du jeu, il n’en est rien, et nous prouve que l’enfance, bordée d’épreuves, peut être difficile à vivre et source de questionnements, de déchirements profonds, des pensées sommaires peuvent tout à coup devenir tout un monde, et prendre toute la place. Un poids qui peut parfois se révéler trop lourd à porter pour un enfant. Une mise en abîme dans cette partie de l’enfance du narrateur, un parcours exposant la complexité et le pouvoir de la pensée. Où le lecteur est amené à se demander quel drame a si profondément marqué ce personnage ? Une tante décrite comme un monstre, qui fait peur et dégoûte en même temps. Et un lien ineffable qui l’unit à sa grand-mère, un lien que rien ni personne n’altérera. Le choix des mots, la poésie, les aventures de l’enfance, tout dans ce roman est fin, subtilement choisi, doux et profond à la fois. J’ai été embarqué sur cette plage, à travers ces destins croisés, cette amitié, la recherche de sa propre personnalité et les rencontres qui marquent à jamais, laissent une trace à l’encre indélébile. Si comme moi vous êtes amoureux des mots : cette lecture va vous plaire. Chaque mot, chaque phrase, chapitre, est un plaisir exquis. On se laisse attendrir, on ressent la colère, l’incompréhension, la honte parfois teintée de douleur profondément ancrée en soi.