J'apprécie énormément les romans historiques et d'autant plus ceux ayant pour thème la seconde guerre mondiale. Ici, Sophie Loubière a pris le parti de nous faire découvrir un fait historique méconnu : le drame de la 13ème division SS Handschar. Je n’en avais jamais eu vent… Et c’était donc très intéressant !
Cependant, je n’ai pas été aussi subjuguée par ce récit que je l’avais espéré. Je m’explique :
Nous voici plongés dans un road-trip grand-père/petit-fils tout à fait inattendu. Sur un coup de tête, François Valent décide de “kidnapper” Antoine, 18 ans, paumé et se dirigeant passivement vers l’échec scolaire… Pour renouer avec ce dernier, s’absoudre d’un passé pesant et, au passage, tenter d’éveiller la conscience de son petit-fils, le grand-père prend la route de Villefranche-sur-Rouergue.
Ce livre est avant tout un voyage, concrètement, il ne s'y passe pas grand chose. Le rythme est assez lent, on y prend le temps d’observer le paysage et de découvrir le passé tourmenté de François. Des liens se tissent malgré le choc des générations et c’est plutôt touchant. Pas à pas, on va comprendre ce qui tourmente ce grand-père acariâtre, ce drame qu’il aura tenté de fuir toute sa vie, cette culpabilité qui l’a rongée.
Les chapitres, assez courts, se lisent rapidement et l’alternance des points de vue entre François, ses souvenirs de guerre alors qu’il était enfant et Antoine donnent envie de les enchaîner. On veut savoir. On veut apprendre à les connaître ces deux êtres qui ne se connaissent pas eux-mêmes.
Hélas, il m’a manqué de la profondeur dans les émotions, dans le caractère des personnages que j'ai trouvé finalement assez survolés. Je ne me suis pas sentie proche d’eux et n’ai pas non plus ressenti d’affection à leur égard. Il m’est même arrivé d’être carrément agacée par leur comportement. Ce grand-père borné, portant sur ses épaules tout la misère du monde, et pourtant focalisé sur sa propre souffrance sans un regard pour sa femme et ses enfants… Cet ado égocentré, mollasson et qui semble peu affecté par ce qui lui arrive… J'ai parfois eu envie de les secouer !
J’ai aussi trouvé qu’il commençait à y avoir des redites et, à partir de la seconde moitié du roman, le rythme lent et le style ampoulé m’ont pesés. La plume de l’autrice est chargée de métaphores et de comparaison qui alourdissent, selon moi, assez inutilement le récit.
En fait, les chapitres sur la guerre sont ceux qui m’ont le plus intéressés, l’aspect contemporain m’a moins convaincu hélas.
BookClub Kube - Avril 2024
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