Une séance de spiritisme dont vous vous souviendrez
Si, au départ, j’ai été un peu mitigée par l’écriture du roman, j’ai finalement été saisie par l’ambiance qu’il véhiculait. En effet, sortant de la lecture de deux romans écrits respectivement par Maxime Chattam et Mélissa Da Costa, connus pour leur style d’écriture particulièrement immersif, j’ai eu du mal avec celui de Sarah Penner, qui me donnait plutôt l’impression de maintenir une certaine distance entre l’écriture et le lecteur.
Pourtant, je n’ai pas eu envie d’abandonner la lecture, car l’ambiance m’avait conquise dès les premières pages. L’autrice a choisi un sujet qui m’intéressait particulièrement, mêlant la liberté des femmes et la pudeur liée à leurs relations, ainsi que le spiritisme. Comme expliqué dans une note de l’autrice à la fin du roman, le mouvement spirite est particulièrement présent à la fin de l’époque victorienne et s’épanouit dans les rues de Londres au sein de clubs privés, souvent réservés aux hommes. Sarah Penner s’inspire notamment du Ghost Club, fréquenté par Arthur Conan Doyle et Charles Dickens. L’autrice nous explique que la pratique du spiritisme, malgré l’accès restreint des clubs (même encore de nos jours), était particulièrement réservée aux femmes, notamment dans les boudoirs.
J’ai aimé en apprendre davantage sur cette période et sur ces pratiques, pour la plupart inventées ou issues de recherches indiquées dans la bibliographie de fin.
Malgré cette impression de distance avec le roman, j’ai particulièrement aimé les différents personnages. Le roman choral prend les points de vue de deux personnages : Lenna et Mr. Morley, qui nous permettent d’avoir des perspectives différentes sur ces personnages et sur les diverses temporalités abordées. J’ai toutefois trouvé dommage qu’il n’y ait pas plus d’approfondissement de certains personnages, comme Vaudeline, qui me paraît encore quelque peu mystérieuse. Certaines longueurs sont également présentes, mais elles ne m’ont pas dérangée.
J’ai apprécié que ce roman aborde la question de la place des femmes dans une activité qui paraissait aussi féminine pour l’époque. On peut ainsi constater une certaine forme de pouvoir chez le personnage de Vaudeline, ainsi que chez d’autres qui s’épanouissent, à travers leurs croyances, dans un monde encore particulièrement régi par les hommes.
Comme dit plus tôt, l’ambiance du roman est l’aspect que j’ai le plus apprécié, et qui a été particulièrement bien développée par l’autrice à travers « les sept étapes du spiritisme » qu’elle a inventées. J’avais hâte de découvrir comment allait se dérouler une séance de spiritisme dans le livre, et je n’ai pas été déçue, tout comme je n’ai pas été déçue de la fin.
C’est un très bon roman pour terminer l’automne en beauté ou à découvrir durant la période d’Halloween.
Une séance de spiritisme dont vous vous souviendrez
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