Rien n'est tout blanc, rien n'est tout noir

Les maisons renferment ses secrets, ses souvenirs ; et bien sûr c'est le cas pour celle de Jacques. Il revient dans son village qu'il avait quitté à la Libération. Et dès les premières pages, on sent les secrets prêts à exploser ! avec ces langues sur le point de se délier. Pourquoi revenir dans ce lieu de tant de souffrances ? Alors qu'il souhaite protéger Sami son jeune garçon, celui-ci va entendre des bribes concernant les circonstances de sa naissance dont il ignore encore qu'elle a été dramatique. Sami rencontre Emma, tout fraîchement arrivée avec Ariane sa maman. Loin des tourments du passé, les deux jeunes enfants innocents deviennent amis. Ariane, quant à elle, a des craintes quant aux retrouvailles avec ses parents. Comment ses parents vont-ils accueillir Emma ? leur petite-fille née à Paris ? Pourquoi est-elle revenue sur ce lieu de souvenirs terribles ? Dans les années 50, bien après les heures sombres de l'histoire, les non-dits vont laisser la place aux médisances, aux ragots les plus abjects. Les événements pénibles font partie d'un passé encore trop présent pour certains (dont des enfants dans la cour de l'école) qui n'hésitent pas à faire des révélations dont ils ne savent rien ! prêts à réveiller les blessures du passé.... Mon cœur bat la chamade à l'idée de retrouver les personnages de "Les fiancés de l'été". J'avais hâte de retrouver Ariane. Christian Laborie (pour moi une valeur sûre) n'a pas son pareil pour narrer un récit authentique dans une région qu'il connaît si bien. La nuance des personnages attachants, des situations complexes est finement abordée. Il démontre au cours du récit que les jugements sont apportés par des gens loin d'être irréprochables. Pourtant la recherche de la vérité, toujours complexe, justifie la nuance qui fait, de nos jours, cruellement défaut. Je recommande.