Écrivain en panne d’inspiration, Alexandre ne se sent capable d’écrire que lorsque son chat Mozart est près de lui. Il ne se rend pas encore bien compte, mais c’est en réalité Mozart qui, par transmission de pensées raconte ses huit passées en tant que chat, avant de devenir celui d’Alexandre. De sa première et très courte vie pendant la Grande Guerre jusqu’à cette neuvième vie en tant que chat d’Alexandre, il aura vécu beaucoup de choses, fut parfois mâle, parfois femme, parfois chat de milliardaire, parfois chat de baba-cool, il aura connu les deux Guerres, l’Algérie Française finissante, le tremblement de terre de Kobé. Il aura traversé la XXème siècle, il aura été choyé et parfois maltraité. Mais tout cela a un but, et ce but est à réaliser ici et maintenant, dans cette neuvième et dernière vie.
Petite pause féline entre deux romans noirs avec « Félins pour l’Autre ».XXᵉ C’est le genre de roman qu’on lit au coin du feu, une tasse de chocolat chaud en main, uniquement pour passer un bon moment. Le chat narrateur a eu 9 vies en tout, le livre est donc composé de 9 chapitres, de longueurs très inégales. En effet, la première vie/premier chapitre ne fait que quelques pages alors qu’ensuite, et heureusement pour lui/elle, la vie sera plus longue, les chapitres itou. Il y a un livre dans le livre, parce que Alexandre écrit l’histoire des vies antérieures (et parois même in utero) de son chat en même temps qu’il écrit l’histoire de sa famille, et les deux sont liées. Ce qui fonctionne peut-être le moins dans ce roman, c’est justement cette connexion entre le chat et la famille d’Alexandre sur 3 générations, et cette fameuse « mission à accomplir » au terme de la neuvième vie ? Quand elle arrive à s’accomplir, cette fameuse mission, on se dit « Tout ça pour ça ! »… Non, ce qui est quand même intéressant dans ce petit roman sans prétention, c’est d’abord le regard naïf du chat du l’histoire de la France au XXᵉ siècle, il regarde les hommes se débattre dans les deux guerres Mondiales, mais aussi dans la Guerre d’Algérie, s’ébrouer dans l’époque « Flower Power, » le tout avec le regard candide de l’animal. C’est le mécanisme littéraire bien connu du candide qui pose sur nos turpitudes le regard de l’innocence, et en plus ici il s’agit d’un regard animal. La façon dont ce chat est traité par les hommes, au fil de ses neufs vies, offre un éventail des comportements à avoir et des comportements à proscrire quand on adopte un chat (mention spéciale à la milliardaire américaine qui, en cajolant trop (et bien mal) son animal, le rend malheureux). Même quand on lui fait du mal, le chat du roman de Sabine Vendrely aime l’Homme, il ne le juge jamais durement, même quand il le mériterait. C’est plein de douceur et de bienveillance, ça me change un peu de la dureté et du cynisme. Vite lu, souvent amusant, parfois lucide sur les turpitudes de l’Histoire Française, « Félins pour l’Autre » est une parenthèse cocooning qui donne surtout envie d’adopter un chat !
Meow...
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Félins pour l'autre
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