Dans une petite ville anglaise, une mère de famille sans histoire est retrouvée assassinée et mutilée dans sa salle de bain, le 12 novembre 2002. Chargé de l’enquête, le policier Gordon soupçonne très rapidement un de ses voisins, immigré italien, Damiano Solivo. Il faudra 10 longues années à la police anglaise pour réussir à monter un dossier solide contre Solivo, malgré un alibi fabriqué, malgré des preuves médico légales, malgré un passé terrifiant en Italie, Solivo esquive, ment, passe entre les mailles du filet encore et encore. Gordon est obsédé par cette affaire, au point d’y sacrifier sa santé, sa vie amoureuse, sa déontologie mais la mise hors d’état de nuire de ce psychopathe est à ce prix. Ce n’est pas bien compliqué, à part le titre (un titre plus subtil aurait davantage servi ce formidable roman noir), j’aime tout dans ce roman ! J’ai aimé le style est fluide, très facile et agréable à lire malgré la longueur du roman et la complexité apparente de l’affaire. J’ai aimé le découpage en 10 grandes parties, calée sur le calendrier, et à l’intérieur des chapitre courts, et percutants. J’ai aimé le fait que ce roman soit le premier volume d’un diptyque, et pourtant que l’action se déroule 10 ans après le second tome (« Prendre Gloria, à lire d’urgence). J’ai aimé la fin cynique et ouverte qui fait saliver quant au second tome. J’ai aimé que Marie Neuser s’inspire d’un vrai fait divers, l’affaire Restivo pour ceux que cela intéresse, en se mettant même plus ou moins en scène dans l’avant dernier chapitre, comme une mise en abîme. J’ai aimé détester ce personnage ignoblement banal de Solivo, j’ai aimé la psychologie compliquée de Gordon, qui dérive dangereusement par moment. J’ai aimé toute la partie en Italie où l’on explique sans fard les ravages de la corruption et l’imprégnation du système mafieux dans toutes les strates de la société. J’ai aimé la toute petite pointe d’humour discrète qui affleure par moment. J’ai aimé « Prendre Lily » bien au-delà de que j’aurais cru, au regard de la quatrième de couverture. Le fait que l’on connaisse d’emblée le nom de l’assassin ne pose pas de problème, c’est la traque qui compte, le temps long, le jeu du chat et de la souris qui s’éternise, mettant les nerfs de tout le monde en pelote. La meilleure idée de ce roman qui en a beaucoup, c’est précisément ce temps long, difficile à transcrire sur un écran de cinéma ou même de série TV, ce temps long des « cold case » qui ne se referme jamais tout à fait qui reste dans la tête des enquêteurs le jour, la nuit, les week-ends, pendant les congés. J’ai hâte de découvrir la suite avec « prendre Gloria » et de replonger à l’époque du premier crime en Italie en 1993 !
Une traque obsessionnelle
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