Tiz- 01/05/2021

La matrice de tous les autres

|AU-DELÀ DU MAL| J'ai entendu parler du livre de Shane Stevens toute fin des années '80. À l'époque, j'étais à l'armée et ce temps, truffé de longs moments d'inactivité et d'attente, me laissa de longue plage pour lire. C'est là que je découvris James Ellroy. La trilogie Hopkins. C'est là, surtout, que je découvris le talent nécessaire qu'il fallait avoir pour écrire sur les serial-killers. Tout le monde n'est pas au niveau d'Ellroy, de Harris ou encore de Lieberman sur 'Necropolis'. Très vite, me suis lassé de ce genre. Hors les trois cités, qui ont créé une œuvre. Le serial-killer ne fut rapidement plus une clef d'entrée, un critère de choix pour un polar. J'entendis parler de Shane Stevens assez tôt. À l'époque il n'y avait pas internet. Juste le bouche-à-oreille pour ce type de littérature. Stevens faisait figure de génie maudit qui avait tout dit avant tout les les autres. Mais il n'était pas traduit. Et j'en ai maudit la terre entière. Et puis le temps à filé et la vie aussi. Bien des années après, alors que les polars s'étaient éloigné de mon centre d'intérêt littéraire, j'ai vu l'édition de son 'Au-delà du mal' dans une librairie. Par hasard. J'ai hésité et j'ai laissé passé mon tour. Je ne l'ai lu que cette semaine. Un hasard. Il tournait autour de moi depuis ce jour mais j'ai toujours craint de casser le mythe. Comme d'habitude, le week-end dernier, je ne réussissais pas à me décider sur quel suivant à lire dans ma pile. J'ai donc pris la tablette et je l'ai acheté. Et je l'ai lu d'une traite. Un bijou sombre. La matrice de tous les autres. Une profondeur qui montre où tant d'autres sont venu puiser. Je l'ai lu trop tard pour qu'il entre en mon panthéon. Mais mon Dieu. Quel texte !