Ce livre est un récit autobiographique relatant la vie quotidienne de Totto-Chan au sein d’une école primaire particulière, nommée Tomoe. L’auteure dédie d’ailleurs ce récit à M. Sôsaku Kobayashi, qui en fût le directeur, et qui marqua son enfance.
Totto-chan, alias Tetsuko Kuroyanagi, future célébrité de la télévision nippone, est alors une petite fille au caractère “spécial”. Débordante d’énergie, de créativité et de spontanéité, elle a failli rendre chèvre son ancienne institutrice qui, a bout de nerf, demanda son renvoi immédiat. Et au Japon, être renvoyé de son établissement, surtout à un si jeune âge, c’est catastrophique. La mère de Tetsuko est donc dans tous ses états et s’inquiète beaucoup pour sa fille, adorable mais étrange, et surtout ingérable, aux yeux des autres.
Tomoe s’avère être l’établissement parfait. Cette petite école à taille humaine accueille des enfants différents, porteurs pour certains d’handicaps plus ou moins lourds, et pour lesquels l’éducation conventionnelle n’est pas adaptée. Ici, le directeur prône la bienveillance et l’inclusion, il est à l’écoute de ses jeunes élèves et s’inspire de courants éducatifs innovants, propre à l'Europe notamment. Et dans le Japon des années 40, c’est une véritable révolution. Tomoe est une bulle de bien-être hors du temps, où chaque jour est une fête, où apprendre se fait dans la gaîté et les rires, où les adultes accompagnent les enfants, sans les juger, où leur insouciance est préservée. Bref, c’est un endroit idyllique.
Chaque chapitre, qui fait entre 2 et 5 pages, relate une anecdote. Ces dernières n’ont aucun rapport direct les unes avec les autres et s’enchaînent, en suivant néanmoins un ordre chronologique. Ainsi, nous suivons Totto-chan et ses camarades à travers différentes scénettes, tout au long de leur scolarité (jusqu’à la fin tragique de l’établissement).
C’est mignon et plein de bons sentiments mais le fait que cette autobiographie soit rédigée à la troisième personne du singulier est quelque peu déstabilisant. Cela crée une sorte de distance et, cumulé à l’aspect anecdotique de ce récit, ça ne m’a pas permis de m’attacher à Totto-chan. C’est pourtant une fillette espiègle qu’on prend plaisir à suivre, appréciant de partager avec elle ses découvertes, ses aventures, ses joies et ses déconvenues. J’aurais apprécié également qu’il y ait plus de descriptions, que le récit soit plus immersif en fait.
Du coup, il m’a manqué ce petit quelque chose. Et, au fil des pages, j’ai fini par me lasser de cet aspect répétitif dans la narration… J’aurais même pu délaisser cette lecture plusieurs jours sans ressentir l’envie d’y retourner…
En bref, c’est une lecture agréable mais qui manque un brin de profondeur.
🤍🤍🤍🖤🖤
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