Piùma- 22/01/2021

Un joli récit sous des allures de conte ✨

Joseph est responsable des objets trouvés à la Gare de l'Est. Il erre dans la gare à la recherche d'objets oubliés, égarés, tout comme son âme. Joseph vit en marge du monde extérieur qui le laisse sans voix, il est un oublié, un esquinté du monde. Sa vie est articulée au rythme d un métronome mais la mélodie est monocorde et rocailleuse. Joseph n'a rien à perdre. D'ailleurs qu'a-ton à perdre quand on ne possède rien? . Et puis il y a cet imprévu aussi minuscule que renversant. Les imprévus, ce sont ces trucs qui viennent causer des remous au train de la vie. Un nourrisson tombé du ciel oublié dans un wagon. Un « enfange » égaré. Deux âmes perdues qui se trouvent. Un ours mal léché qui devient un papa kangourou et protecteur. De même que l'enfange écarquille ses grand yeux émerveillés sur ce monde inconnu, Joseph apprend à le voir autrement. Impossible pour lui d'éviter la vie plus longtemps, il doit apprendre à la goûter, à la laisser entrer. Avoir la responsabilité d'un enfant, c'est accepter de s'ancrer au monde et ne plus avoir le droit de tourner le dos à l'existence. La vie est parfois capricieuse, elle est parfois ange et parfois démon mais nous n'avons d autres choix que de l'accepter dans sa totalité. . Ce roman est comme un livre doudou ou bien est ce lui qui nous berce et nous cajole de ses pages rugueuses? J'ai globalement apprécié cette lecture même si pour moi certains détails auraient mérité d'être un peu plus étoffés. Je dois avouer que j'ai été assez désarçonnée par le revirement brut qui s'opère dans les derniers chapitres mais peut-être qu'après tout, cela est à l'image de la réalité, l'invitée sournoise qui s'immisce dans notre bulle pour la faire éclater? La réalité qui plane au dessus du Bonheur comme un ange noir diabolique...