D’un coté il y a Desmond. En 1966, sa famille a été attaquée par un tueur inconnu surgi de nulle part. Luia été blessé, sa mère aussi mais sa petite sœur et sans tante sont mortes. Aujourd’hui, il est devenu journaliste mais reste très marqué par ce crime élucidé et inexplicable. De l’autre côté il y a Lola, une française qui parcourt la route 66 avec ses deux enfants. Il y a 4 ans, lors d’un périple identique en famille, son mari s’est purement et simplement volatilisé. Mais il est vivant, il l’a contacté après 4 ans pour lui parler de façon très confuse d’un tueur en série jamais appréhendé, qui tue tout au long de la route mythique. Sur le papier c’est improbable, 40 ans de crimes jamais répertoriés, jamais évoqués nulle part. Et pourtant, son histoire va faire écho à celle de Desmond. Mais pour ça, il va falloir que leurs routes se croisent. Assez délicat à résumer, et même parfois à bien suivre, le roman de Sophie Loubière est une sorte de road trip de Chicago à LA, sur la piste d’un mari disparu et d’un tueur improbable. Après quelques chapitres d’introduction qui racontent le parcours de Desmond de 1966 à aujourd’hui, nous voilà parti le long de la Route 66 et de ses motels pour touristes, ses diners, ses stations essences abandonnés. C’est une peinture de cette Amérique un peu déclassée, qui a connu la gloire touristique et tente de survivre en exploitant à fond le filon, ou ce qu’il en reste. L’histoire de Lola et Desmond est compliquée mais on finit par comprendre qui est ce fameux tueur et comment ses crimes sont restés invisibles (même si parfois, ça semble gros, il faut se rappeler que les polices d’Etat ne communiquaient pas bien entre elles) et où se trouve Pierre, le mari volatilisé de Lola. Ca se laisse lire sans problème, au dépit des multiples circonvolutions du récit et du nombre parfois important de personnages. Je ne vais pas dire que ce roman me laissera un souvenir impérissable, ni forcément qu’il me donnera envie de cuire au soleil de la route sixty-six, mais peut-être aurais-je envie de lire « White Coffee », la suite. La fin de « Black Coffee » est pourtant une fin plus ou moins fermée, elle n’invite pas forcément à une suite mais pourquoi pas, il doit y avoir matière ! Je ne connaissais pas encore le travail de Sophie Loubière, son style est touffu mais agréable à lire, elle rend ses personnages assez attachants tout en leur gardant une part de mystère, je ne sais pas si elle s’est appuyé sur des faits réelles, je n’ai rien trouvé qui accrédite cette idée, ou si son récit est de la pure fiction, mais dans les deux cas, son roman fonctionne. J’aurais juste aimé mieux comprendre les motivations du tueur, il y a dans ce personnage quelque chose d’un peu impalpable, comme s’il me manquait des données. Mais c’est peut-être voulu, c’est peut-être le lot de ces tueurs compulsifs qui tuent au hasard, un peu frustrant pour le lecteur, mais qui rajoute au malaise de ce road trip écrasé de soleil.
Un café très noir
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Black coffee
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