Evergreen13- 04/04/2022

Avalon ⛪🗡️🏴󠁧󠁢󠁥󠁮󠁧󠁿

Endommagée une première fois par un tremblement de terre survenu en 1154, l’abbaye de Glastonbury est presque totalement détruite par un incendie en 1176. Une tragédie assurément, car il s’agissait pour les chrétiens d’un lieu de pèlerinage important et plus   encore, de l’emplacement de la sépulture du Roi Arthur… Et précisément, après l’incendie, les moines découvrent un cercueil où reposent deux squelettes, qui pourraient bien être ceux d’Arthur et de Guenièvre. Une aubaine pour tous et surtout pour le roi Henri II qui peine à mater une révolte au Pays de Galles encore très imprégné de la légende Arthurienne… Arthur mort, voilà qui mettrait un point final aux espoirs des Gallois d’être libérés de la tyrannie normande (enfin, angevine précisément !). Henri II fait appel à son « enquêtrice des morts », Adelia, à charge pour elle de déterminer si les cadavres retrouvés sont bien ceux d’Arthur et de Guenièvre, ou, de déclarer qu’il n’est pas possible d’écarter que ce soit bien eux… En arrivant à Glastonbury pour tenter de remplir la mission confiée par le roi, Adelia va vite s’apercevoir qu’il y a des secrets qu’il vaut mieux ne pas chercher à divulguer, des secrets bien gardés par les brumes d’Avalon.   Le secret des tombes est le troisième volet des enquêtes d’Adelia. Je n’ai pas lu les précédents et même si je le regrette -vous savez que je déteste lire une « série » dans le désordre…- je n’ai pas été trop gênée dans ma lecture. Vesuvia Adelia Rachel Ortese Aguilar est un personnage atypique : tout d’abord, c’est une femme, et au XIIème siècle, en Angleterre comme en France, les femmes n’avaient pas une place très enviable dans la société. Elles devaient se marier (jeunes, très jeunes) avoir des enfants (beaucoup, et jusqu’à ce que mort s’en suive pour la plupart), tenir leur ménage, et servir les hommes, ou bien Dieu (j’assume ces raccourcis, je sais que leurs rôles étaient différents en fonction de leurs situations : femme de la campagne, des villes, nobles…). Adelia n’est pas mariée, et elle est médecin, diplômée de l’école de médecine de Salerne. Mais pas question pour elle d’exercer, et bien qu’elle soit un excellent médecin, elle doit passer par un subterfuge pour soigner… Ah j’allais oublier, elle est accompagnée du seigneur Mansour, un maure, dont elle est sensée être l’assistante et interprète et a un enfant hors mariage, une fillette Allie, née de ses amours avec Rowley, évêque de Saint-Albans…    Gros coup de cœur pour ce livre, publié par 10/18 dans la collection « Grands Détectives » et trouvé dans une boîte à livres (où il va retourner !) : l’enquête est bien construite (une enquête multiple d’ailleurs), le contexte historique est passionnant (à la fin du livre, l’auteure s’explique sur les libertés prises avec la chronologie historique) et j’ai adoré Adelia.