Dès le prologue je me suis marrée ! C'était bon signe.
Ce roman part d'une idée intéressante à mon goût : et si nous, les humains, n'étions pas du tout ce que nous croyons être, c'est à dire des êtres pensants ayant un libre arbitre... mais en réalité une émission de télé-réalité, regardée dans l'univers. Nous nous comportons en maîtres et possesseurs mais des individus plus évolués, vivant sur d'autres planètes, nous regardent et se marrent devant ces êtres (nous) qui vivent dans ce flot ininterrompu de violence et de bêtise.
On est dans de la science fiction bourrée d'humour, qui se paie la tête des terriens, traite des programmes de télé-réalité et de notre propension à l'autodestruction et tout un tas de choses débiles qui font de nous des êtres humains. C'est très bien vu, très drôle, et même carrément jubilatoire. Jay Martel a un humour qui fait mouche, des vannes qui m'ont cueillie quand je ne m'y attendais pas et m'ont fait beaucoup rire.
Perry Bunt, obscure petit prof à la fac et scénariste, est persuadé d'avoir un avenir radieux et qu'un jour la roue va tourner. Mais alors qu'il végète dans sa petite vie insipide, voilà qu'il arrive par hasard dans un endroit où il n'aurait jamais dû mettre les pieds et qu'il voit des choses qu'il n'aurait jamais dû voir. Et sans que rien ne l'y ait préparé il va devoir endosser le costard de sauveur de l'humanité. S'ensuivent de nombreuses péripéties désopilantes, car sauver une espèce qui excelle dans le sabordage n'est vraiment pas une sinécure.
Cette histoire et son humour déjanté m'a rappelé une trilogie que j'ai lu à 20 ans, que j'avais adorée, qui aux Éditions Denoël collection Présence du Futur s'appelait Le guide du routard galactique. Depuis le mot routard à été remplacé par voyageur dans les rééditions. C'était drôle et loufoque, comme ici sauf que la fin du monde avait eu lieu.
L'idée générale m'a plu aussi parce que, quand j'étais petite, je m'étais demandé si nous étions réels ou bien un film que des tas de gens regardaient. Et puis, sommes-nous seuls dans l'univers ??
Jay Martel se moque de nos travers, de nos sociétés, de nos croyances et de nos envies de quart d'heure de célébrité. Tout le monde en prend pour son grade, tout passe à la moulinette comme l'eugénisme, la religion, le terrorisme, le côté Big Brother qui règne un peu partout. Et alors que ce roman est paru il y a neuf ans, il est d'une actualité folle au regard de tous les conflits qui éclatent un peu partout, des inégalités de plus en plus aberrantes, de la destruction du vivant qui n'a jamais été aussi intense. C'est comme si cette histoire venait juste d'être écrite, basée sur les infos quotidiennes.
L'humour caustique est libérateur. Il fait rire avec des choses d'une infinie tristesse... comme la bêtise, la haine et les lois stupides. Perry Bunt est inénarrable en loser magnifique. J'ai vraiment beaucoup ri !
Jubilatoire
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