Pierre- 02/01/2023

Don’t judge a book by its cover !

Joseph, 43 ans, vit dans une bourgade du nord Michigan. Professeur, métier alimentaire pour lequel il n’éprouve qu’un relatif intérêt. Et fermier, s’occupant de l’exploitation familiale depuis le décès de son père. Il n’a en réalité pour passion que la faune, qu’il chasse ou pêche à l’occasion. Et fantasme l’océan qu’il n’a jamais vu. À l’aube de sa quarantaine, Joseph est un être éminemment dépressif, se remémorant sans cesse des souvenirs du passé, dont une blessure à la jambe qui l’a laissé partiellement invalide. À son amour raté pour Rosealee, qu’il fréquente désormais et qu’il hésite à épouser, vient s’ajouter au tableau, une liaison avec une élève de 17 ans prénommée Catherine, qui va lui faire douter de son engagement. De Jim Harrison, je ne connaissais que l’adaptation cinématographique de « Légendes d’Automne » et sa réputation d’auteur de la ruralité américaine. Pour une introduction, je reste malheureusement un peu sur ma faim. Je me suis laissé abuser par la couverture, qui présageait selon-moi d’une atmosphère pastorale. Bien qu’il soit question par moment de description de la faune locale. Tout n’est pas à jeter. Il y a un travail sur les relations humaines qui mérite qu’on s’y attarde. La vision de la femme est certes rétrograde mais plutôt cohérente avec l’époque du récit (l’immédiate après guerre) et une certaine mentalité rurale. Aussi les doutes qui habitent le personnage principal (la crise de la quarantaine disons-le franchement !) et le sentiment qu’il passe à côté de sa vie, à force de contenter son entourage, sont le point d’ancrage avec le lecteur. Je redonnerai sa chance à Jim Harrison plus tard. Je ne pense pas avoir débuté avec son meilleur roman. Ou du moins sa rencontre ne s’est pas faite au bon moment.