L'Épigraphe- 08/03/2024

Ça fait du bien là où ça fait mal.

Petite mise en garde avant de commencer : ce livre traite d'agressions s*xuelles sur mineur.e. Pas un coup de poing mais presque, tant le récit résonne et enfonce des portes qu'on tente tant bien que mal de laisser fermées, à tort ou à raison. C'est son passé, son vécu, mais malheureusement, nous sommes énormément à avoir une chanson intérieure du même timbre, avec les mêmes notes. Des traumatismes qui nous hantent et nous rongent, une culpabilité qui s'accroche à nos vestes quand elle devrait serrer la gorge des responsables.  Ici, il est question de réappropriation. De prise de contrôle sur nos fêlures, pour y glisser de la peinture d'or. De mise à mort de la honte. Ici, c'est une mise en lumière de la place des traumatismes dans les fantasmes, de l'œuvre cérébrale visant à nous remettre la bride en mains et manier la bête qui gronde au fond de nous.  Elle peut être dure, comme lecture. Salvateur pour beaucoup de gens. Ennuyeux pour un petit paquet de personne. Personnellement, je l'ai dévoré, je me suis reconnue à moindre échelle, sentie comprise et moins seule. Elle est bienveillante, infiniment douce à l'égard de toutes ces femmes abusées durant l'enfance, l'adolescence, ou la vie d'adulte, voire les trois à la fois. Elle apporte des clés de réflexions, des réponses à certaines questions, une main tendue pour sortir de la boucle infernale d'une responsabilité qui ne nous revient pas.  N'ayez pas honte de vos fantasmes, et de l'impact de votre histoire sur ces derniers. Soyez indulgent.e.s avec vous-mêmes. Et lisez ce livre.