Chris5867- 09/07/2022

Les voies du Seigneur sont (vraiment) impénétrables !

Après avoir mis en scène un vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire et une analphabète sud-africaine qui savait drôlement bien compter, Jonas Jonasson revient avec une troisième aventure, complètement dans la veine des deux premiers, puisqu’on ne change pas une formule qui gagne ! Dans « L’assassin qui rêvait d’une place au Paradis », on retrouve un assassin repenti, un réceptionniste d’hôtel amoureux, une femme pasteur défroquée, des malfrats aussi cruels que maladroits, et du vin, beaucoup, beaucoup de vin (de messe). Récemment libéré de prison, le vieux tueur à gage Dédé le meurtrier croise la route d’une femme pasteur bien peu intéressée par Dieu et d’un réceptionniste d’hôtel fauché comme les blés. Le couple, bien décidé à se faire un maximum de fric grâce aux talents de casseur de genoux de Dédé monte une entreprise de règlement de compte, fort lucrative. Mais lorsque Dédé découvre les voix du Seigneur (qui comme nous le savons tous sont impénétrables) et qu’il refuse de briser désormais le moindre tibia-péroné, le couple infernal et vénal doit trouver une meilleur façon d’exploiter le talent et la naïveté de l’ancien assassin. Très vite, une nouvelle religion apparait dans le paysage suédois, une religion où l’on boit beaucoup de vin de messe et où on encourage vivement les ouailles à donner l’obole ! Escroquerie, mode d’emploi en trois étapes, c’est comme cela qu’on pourrait résumer le très drôle, court et facile à lire roman de Jonasson. Comme dans les deux premiers, on fait semblant d’y croire pour se délecter avec une vraie gourmandise des pérégrinations improbables d’un trio infernal. Toujours à l’affut de meilleur moyen de se remplir les poches sans se fouler et en mettant la morale au fond de sa poche avec son mouchoir dessus, les deux « têtes pensantes » exploitent un Dédé naïf, peu cultivé et de (très) bonne composition. La religion est son étrange gout pour l’argent sont portés à leur paroxysme, sans doute pour mieux la dénoncer, on l’arrose d’acide sulfurique. Ce n’est pas très subtil mais ce n’est pas ce qui importe. Ce qui compte pour Jonas Jonasson, c’est de nous divertir avec une lecture légère, drôle, impertinente comme un pied de nez. Si après avoir lu ses deux premiers romans on peut considérer qu’il tire sur la corde du genre, on ne peut que se rendre à l’évidence une fois le roman terminé : la corde tient bon !