À lire et relire

J'avais été profondément émue par Les Gratitudes. C'est le coeur lourd que j'ai fini Les Loyautés. L'auteur nous hisse, tour à tour, dans la peau d'un des personnages du livre : Théo, Mathis, Hélène et Cécile. Ils sont élèves, professeurs, parents ou enfants, et pourtant cela n'est pas si simple. Les loyautés dépeint cette réalité, toujours complexe, parfois douloureuse, autour des « liens invisibles » ; ces entités qui nous relient les uns les autres, qui nous contraignent . Et si « être enfant » c'était aussi parfois être le parent de sa mère ou de son père ? Et si, être adulte était en réalité une autre manière de penser cet enfant que nous avons été et que nous sommes toujours, avec quelques années de plus ? Jusqu'où peut-on être loyal envers les gens que l'on aime ? Selon moi, Delphine de Vigan fait partie de ces plumes extraordinaires et talentueuses qui enlacent la réalité dans ce qu'elle a de plus profonde et complexe. Ce qui est écrit n'est rien en rapport avec ce qui se lit, se sent et se ressent. Les mots sont là, ils se combinent et nous transportent. Les loyautés et les gratitudes sont des livres, à garder, à lire et à relire. Ils auront à chaque lecture, j'en suis certaine, un mot, une phrase qui "raisonnera" en nous. Car, oui, il s'agit bien là de la nature même de l'Homme dans toute sa complexe simplicité.