Geoffrey- 16/07/2024

Un conte philosophique, ou presque..

Comme le dit Yves Cusset : "Le pouvoir de l’humour est de transformer le désespoir en objet d’étonnement". Autrement dit : amusez-vous à parler des choses graves et vous créez la surprise. La surprise nous fait nous questionner. Cqfd. C'est réussi. Merci Sophie. Ce récit a presque tout du conte philosophique : de l'ironie, du surnaturel, des péripéties, et surtout une thèse (bien connue, certes). C'est pour moi un ouvrage brillant, mémorable et surtout très poilant ! Mais en bon écolo, j'aurais souhaité plus d'ambition pour ce roman et c'est pourquoi je lui donne sûrement plus de sens qu'il n'en a. Si la forme et le ton n'avaient pas pris autant le pas sur le fond, je me dis que ce livre aurait pu être le Candide du XXIeme siècle ! Au bout du compte, je me suis interrogé sur le rôle qu'ont joué les animaux dans l'histoire, en dehors d'apporter une bonne dose de rire au lecteur. Et ce n'est pas évident. Est-ce qu'il faut conclure de cette divine transformation qu'elle a permis de punir ceux qui méprisent les animaux et qui se permettent sur eux des actes qu'ils n'oseraient pas faire sur les humains ? Je n'ai pas trouvé la réponse. Par ailleurs, j'ai trouvé un peu dommage de ne pas avoir tiré davantage parti de l'idée de la personification pour mettre en lumière des curiosités / absurdités humaines à travers le regard des animaux. Au contraire, le rire provient souvent des comportements bestiaux décalés dans le contexte d'un sommet international. L'inverse aurait pu être davantage exploré : l'organisation même d'un tel sommet pour discuter du sort de la planète n'est pas vraiment interrogée par les animaux. A l'attention des esprits trop rationnels, on peut aussi parfois se trouver un peu déconcerté par l'équilibre choisi par l'auteure entre les caractéristiques anthropologiques assimilées par les "consultants" vs leurs comportements sauvages persistants. Mais là n'est pas le sujet, évidemment. il s'agit avant tout de faire rire.