Je ne connaissais l’auteur que de nom ! Ce livre est une belle pierre dans l’édifice de la littérature allemande et européenne, du début du XXè siècle. Il m’aura marqué ! Il faut, par contre, absolument se détacher du film nazi, répugnant, de Veit Harlan qui annihile totalement l’esprit de ce roman et de son auteur.
Lion Feuchtwanger écrit ce futur best seller en 1925, en pleine République de Weimar. L’antisémitisme, décomplexé, gagne alors en puissance dans la jeune démocratie allemande. Ce sujet n’est peut-être pas innocent ! Il nous invite justement à revisiter le judaïsme et sa place en Europe, dans le temps long de l’histoire.
L’auteur conduit donc son lecteur dans « l’Allemagne » du XVIIIè siècle ! Süss n’est autre qu’un de ces nombreux « Juifs de cour », comme on en voit alors dans les principautés d’Europe centrale. Ce cadre historique peut sembler lourd parce que méconnu ; pourtant, la très grande qualité d’écriture et la construction du récit, habile, rendent l’ensemble captivant.
Littérature, philosophie et spiritualité ! Lion Feuchtwanger nous donne matière à réfléchir sur l’identité, l’identité juive en général et ses multiples facettes, tantôt dans une approche individuelle pour toucher, ensuite, le fait culturel juif, pluriel, dans sa dimension collective. Plus loin encore, on évolue vers la psychologie, par delà notre compréhension du bien et du mal.
Un chef d’œuvre littéraire
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