J’ai mis une petite semaine à lire « Sur ma peau » de Gillian Flynn. Si dans l’excellent « Les apparences », Flynn décortiquait au scalpel les relations de couple (et çà n’était pas joli-joli), ici, ce sont les relations mère-filles qui passent sous son microscope… et ce n’est pas tellement plus joli ! Parce qu’un double meurtre de petites filles a eu lieu dans son bled natal du Missouri, la jeune journaliste Camille Preaker, exilée à Chicago depuis longtemps, est envoyée par son rédacteur en chef pour y faire un reportage de terrain. C’est peu dire que Preaker y va à reculons et quand elle arrive chez sa mère, on comprend pourquoi. C’est essentiellement cette femme très borderline qu’elle a fuit, une femme insaisissable, à la fois très affectueuse et très cassante. A peine Preaker a t’elle mit les pieds dans la maison qu’elle commence à se sentir mal, elle qui s’est scarifiée pendant des années, et qui semble guérie, commence à avoir envie de se faire à nouveau du mal. Flynn à décidément une vision assez noire des relations humaines, ici c’est le personnage de la mère, Adora, qui par son attitude malsaine, « saccage » psychologiquement ses filles. Camille s’est scarifiée pendant des années, sa jeune sœur Marian est morte de maladie et son souvenir pompe tout l’oxygène de cette famille, le beau-père est transparent et la plus jeune sœur, Amma semble avoir hérité de sa mère une perversité inquiétante (elle n’a que 13 ans). Personnellement, le « secret » d’Adora, je l’avais vu venir depuis le milieu du livre a peu près, çà n’a pas été une révélation pour moi mais çà n’enlève pas un gramme d’intérêt au roman. Pour ce qui est du double crime, là, en revanche, j’ai laissé le tout dernier chapitre me surprendre un peu. C’est bien écrit, beaucoup de scènes mettent mal à l’aise, surtout celles avec Adora et/ou Amma, on s’attache à Camille même si on a un peu de mal à comprendre sa psychose. C’est le tout petit bémol à « Sur ma peau », elle n’a pas réussi à me faire comprendre, d’un point de vue psychiatrique, ce que Camille ressent quand elle ressent le besoin de se scarifier, çà reste un mystère complet à mes yeux ! La psychologie des personnages féminins est au centre du roman, presque plus que l’intrigue policière. Les femmes sont complexes, machiavéliques, dissimulatrices, calculatrices et les hommes, là dedans, ils sont (au mieux) suiveurs, passifs, monolithiques voir transparents. Peut-être Flynn n’est elle pas à l’aise avec la psychologie masculine parce qu’elle en fait presque des « accessoires » des femmes ! Autre chose de bien rendu, l’environnement refermé sur lui-même des toutes petites villes américaines, où tout le monde se connait et/ou se surveille et où le machisme ambiant est encore très présent : c’est peut être en réaction à ce machisme latent que les femmes des romans de Flynn sont si agressives !
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CHARLOL
Vous avez incroyablement bien décrit le livre, bravo
Mère maltraitante
2aiment∙1commentaire
CHARLOL
Vous avez incroyablement bien décrit le livre, bravo
413 jours
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