[SPOILER ALERT]
À la relecture, je comprends mieux pourquoi on conseille d'abord Carrie aux néophytes qui s'attaquent au King (on pourrait aussi commencer par Dead Zone, ou bien certains recueils de nouvelles). Peut-être son roman le plus court, sans doute le plus simple, il résume très bien ce que l'auteur va proposer par la suite, tant par le style que les thématiques, avec déjà des topoï qui lui sont propres.
Ce qui m'a le plus sauté aux yeux cette fois réside dans le degré de destruction finale. Je n'avais pas saisi que la marotte de l'auteur d'anéantir ou de "désertifier" ses villes fictives était lancée dès son premier roman. Bien avant Castle Rock, Derry, Chester's Mill et autres Jerusalem's Lot, Chamberlain était en partie réduite en cendres.
En le relisant, je me demandais si Carrie White avait la moindre chance de s'en sortir, de vivre son rêve d'un soir et de s'émanciper par la suite. C'est un peu ce qu'elle fait au final, au détail près d'un coup de couteau et de l'énergie qui la consume de l'intérieur : le prix était déjà trop élevé de toute façon, la mort de la mère et la revanche sur tout le patelin, rien que ça.
Non, au moment où elle accepte l'invitation, la malheureuse est condamnée, personnage tragique qui effraie de moins en moins à mesure qu'on la redécouvre. À son dernier souffle, lucide ou pas, Carrie réclame bien sa maman...
Même sans les documents à portée réaliste qui annoncent l'issue, l'aspect inéluctable atteint un pic au milieu du roman. Pile quand Carrie accepte l'invitation, pile quand elle souhaite, terrifiée, passer une bonne soirée.
Très pessimiste tout ça. Et quand je regrette que le texte soit si bref, je repense à ce titre si simple, maintenant si évocateur. Il n'en faut pas plus.
Presque tout y est
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