Gwilh- 17/04/2021

Une histoire. La suite.

Autant le premier tome des aventures de Don Quichotte et Sancho Panza était protéiforme et contait plusieurs histoires qui se rejoignaient sur la fin, autant sa suite, écrite dix années plus tard, est nettement plus linéaire. Linéaire, mais pas sans surprise ! D'une part, l'action se place quelques semaines après la fin du premier tome. Et, fait étonnant mais néanmoins savoureux, il semble qu'entre les deux volumes, nombre de personnages secondaires ont lu le premier opus des pérégrinations de notre valeureux chevalier, puisque celles-ci ont fait l'objet d'une publication. Ce fait est un des postulats les plus importants de ce tome, faisant passer les principaux protagonistes de l'anonymat à la célébrité. Autre intrigue clefs : le mensonge de Sancho Panza à notre hidalgo au sujet de l'apparence de la non sans pareil Dulcinée du Toboso, véritable point de départ de la lutte que mènera Don Quichotte contre de mauvais enchanteurs durant tout ce volume. Enfin, la fin de l'histoire pourrait être analysée comme une affirmation par Cervantès des droits d'auteur dont il dispose sur sa création, puisque de nombreuses pages sont consacrées à critiquer une suite non officielle de Don Quichotte, publiée quelques années auparavant par un autre auteur. D'ailleurs, en faisant mourir de mélancolie son héros en fin de livre, l'auteur prive toute possibilité à d'autres écrivains d'imaginer une suite. Encore une fois, une mention particulière au travail de documentation et de traduction de M. Fanlo, absolument remarquable.