Première incursion dans la littérature russe et l’œuvre de Fiodor Dostoïevski pour ma part.
D’ordinaire, pour découvrir un auteur, je me lance directement dans une œuvre emblématique. Mais je dois avouer que la profusion de pavés dans la littérature russe et chez cet auteur en particulier m’a orienté dans mon choix. Probablement pas le livre le plus représentatif de son auteur, d’ailleurs, il constitue visiblement, un aparté alors qu’en parallèle était écrit « Crime et Châtiment ». Dicté pendant 28 jours à celle qui deviendra vite sa femme ; « le joueur » est avant tout un livre que Dostoïevski doit à son éditeur pour honorer un contrat.
L’écrivain y mêle une grande part autobiographique : la passion pour le jeu qui l’animait lui-même, ainsi qu’une critique piquante et incisive à l’égard de la bourgeoisie européenne. Ainsi, les Polonais, Allemands, Français (ces derniers sont particulièrement méprisés par l’écrivain) n’apparaissent pas sous leur meilleur jour, seuls les Anglais semblant trouver grâce à ses yeux.
En moins de 200 pages, Dostoïevski brasse de nombreux thèmes, l’addiction au jeu, l’hypocrisie des relations mondaines, le rapport malsain à l’amour et à l’argent.
Pas son œuvre la plus significative donc, mais elle a eu un rôle pivot dans l’orientation de sa vie. Outre son mariage avec sa sténographe, et d’honorer un contrat gênant avec son éditeur, ce livre lui a permis d’exorciser son démon du jeu, faire taire la douleur d’un amour manqué.
Dans les commentaires en fin de livre, G. Philippenko dit : « le moins touffu des romans de Dostoïevski, le moins « russe », le plus proche des goûts et des habitudes littéraires des lecteurs français. »
C’est vrai qu’on est dans une veine balzacienne, voir annonce les intrigues mondaines d’un Maupassant. Et comment ne pas penser en voyant le personnage d’Alexeï Ivanovich, au ludopathe énigmatique, né sous la plume de Stefan Zweig, dans « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme » ?
Après sa lecture « Le joueur » a éveillé un appétit pour une littérature et un auteur qu'il me tarde, désormais, d'assouvir.
Une parenthèse dans l’œuvre de Dostoïevski
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Le joueur
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