Parce que le prince Troyen, Pâris (Alexandre), a ravi au roi Ménélas son épouse, Hélène, les royaumes achéens (grecs) unis sous la bannière d’Agamemnon, se sont lancés dans une guerre contre la cité antique de Troie (Ilion) – en vue de la reconquérir.
Voici bientôt dix ans que le Siège de Troie s’éternise. Achille, le plus vaillant et illustre guerrier achéen, né de la déesse Théthis, est en querelle avec Agamemnon parce que ce dernier lui a dérobé son esclave et amante Briséis, afin de compenser ses pertes.
Pour accentuer sa rancœur vis-à-vis des Achéens, Achille demande à sa mère d’interférer auprès de Zeus pour qu’il donne l’avantage aux Troyens sur le champ de bataille, ce qui aurait pour conséquences de hâter la levée du siège de Troie et d’humilier Agamemnon. Mais dans son aveuglement, il ne voit pas venir le malheur s’abattre sur les êtres qui lui sont le plus chers, sous les traits du vaillant prince troyen, Hector.
Poème épique de plus de 15 000 vers, l’Iliade est une des œuvres les plus anciennes et influentes de la culture occidentale. J’ai néanmoins opté pour sa transcription en prose. Ne subsiste de l’idée de poème que les titres des chapitres. Le texte étant regroupé en vingt-quatre chants. Si le premier chant voit une avalanche de noms qui peut être intimidante. Et le sont encore plus les nombreuses périphrases pour nommer un seul et même personnage. Cela s’équilibre au milieu du récit. Et le texte s’offre dans toute sa limpidité.
On attribue cette histoire épique à Homère (aux alentours de 800 à 700 avant J.-C.), l’absence de sources biographiques fiables laisse à penser que l’auteur a recueilli cette histoire de sources anonymes, voire qu’elle est l’œuvre de plusieurs auteurs. L’Iliade (et par extension l’Odyssée) étant une œuvre de tradition orale.
Ce qui frappe à la première lecture de l’Iliade, c’est l’importance des dieux dans le récit. Ils prennent parti pour l’un ou l’autre camp, motivés par des intérêts personnels. Et s’incarnent physiquement sur le chant de bataille pour aider les héros, souffler à leur oreille pour faire basculer les décisions et redonner de la vigueur à leurs corps rompus par les combats. Mais ce sont les querelles qu’ils ont entre eux sur l’Olympe qui donnent à cette partie du récit un aspect tragi-comique. Cela tranche totalement avec le sérieux qui règne parmi les Mortels. Chez ces derniers, l’importance de faire honneur sur le champ de bataille prédomine. Quand bien même, le destin de certains est scellé dès le départ. Ils sont parfaitement résolus à subir le Fatum. La forme de courage ultime étant d’accepter ce que les dieux ont réservé à l’avance. Une belle mort est préférable à une vie de déshonneur.
Une œuvre millénaire, mais encore incroyablement pertinente dans ses thématiques. Les tiraillements intérieurs des héros, choisir entre le sens du devoir ou céder à leurs pulsions. Toute la production littéraire de l’Histoire de l’humanité est traversée par ça.
L’épopée
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