«Je ne connais pas d’histoire plus bouleversante, qui nous saisisse, nous étreigne à ce point et nous laisse aussi désemparés, que celle de Bartleby telle que nous l’a rapportée Herman Melville. Une histoire qui porte à l’extrême la logique implacable du désespoir. Une histoire qui fait basculer tout langage dans le silence et précipite la pensée, progressivement prise de vertige, dans le vide », écrit J.-B. Pontalis avant de remarquer que le curieux personnage créé par Melville nous invite à multiplier les commentaires et les gloses. Comme si, « face à ce jeune homme que son mutisme rend inaccessible, il n’y avait d’autre recours que de multiplier les mots, de pousser toujours plus loin les analyses, pour tenter de saisir le secret de ce scribe, qui en viendra finalement à refuser même d’exécuter sa tâche de simple copiste, comme s’il nous fallait pour ne pas devenir à notre tour un Bartleby, écrire encore et encore, tracer des signes à même de recouvrir le silence ».
Bartleby … Une fable qui raconte toute l’incapacité de l’homme à trouver réponse dans ce qui en a pas, dans laquelle on ne saura rien des raisons de cet isolement, de cette réclusion volontaire. Doit-on y voir une forme de sagesse face à l’incompréhension des hommes. Une résistance contre la matérialisme ?
Tout est dit "J’aimerais mieux pas" …
J’aimerais mieux pas …
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