ma.page.lecture- 30/01/2023

Troublant de réalisme

Fiancée dès son plus jeune âge, Kwei Lan a été élevée pour être la bru parfaite. Obéissance, complaisance et beauté. Tels sont les mots qui régissent son éducation dans la Chine des années 20. Mais les jeunes garçons s’émancipent et partent à l’étranger. Ils reviennent avec une vision différente de la famille. Ce fut le cas du mari de Kwei Lan, puis de son frère, à son grand désarroi. Élevée dans la plus stricte des traditions, son cœur et son esprit tremblent car elle ne plait pas. Elle n’est donc pas une bonne épouse. D’un réalisme assez troublant et cruel, la naïveté de Kwei Lan et son désir de plaire sont mis en lumière et s’opposent à la modernité de son époux pourtant très rigide dans son comportement. Bien qu’il se soit acculturé à l’Occident, il fait preuve d’une rigidité et d’une opiniâtreté propre à l’Orient en réfutant les croyances de son épouse. Plus que la naïveté de Kwei Lan, c’est le manque de mansuétude de l’époux qui m’ont révolté.mqui pourtant a été éduqué dans ce milieu n’a que peu d’empathie à l’égard de sa femme aux pieds bandés. L’autrice est reconnue comme étant une éminente spécialiste de la culture chinoise. Ce livre, son premier roman, pointe du doigts la rigidité des croyances d’antan et les confronte au du monde occidental. Ce roman assez court n’a pas vocation à mettre en avant une héroïne révoltée. C’est un témoignage, un reflet de la Chine de 1920. Cette docilité, ce souhait de plaire à tout prix et de ne pas faire de vagues peuvent sembler difficiles à comprendre. Mais il m’a tout de même touché et parlé grâce aux quelques parallèles que j’ai pu faire avec les anecdotes que mes grands parents m’ont raconté, ou encore (dans une moindre mesure) avec certains aspects et comportements de la culture chinoise.