Je vous ai manqué ? J’avais envie de réécrire sur un livre mais pas n’importe lequel. Un livre où un mec en bave parce qu’il a pensé avec sa zigounette plutôt qu’avec sa tête, c’est tellement dans l’air du temps qu’avoir l’avis décapant de Despentes était une bénédiction littéraire.
Ce roman épistolaire narre les échanges entre une superbe actrice vieillissante et un auteur à succès que l’on pourra appelé « Connard » parce que finalement, la dénomination est toute trouvée. Si au début les échanges sont houleux, à la limite de la haine, la volonté qu'ont les deux personnages à échanger se fait de plus en plus précise. L’une pour parler de sa carrière qui est sur le déclin car elle n’est plus assez « Bankable » physiquement, et le deuxième, ce « Cher Connard » pour raconter la vie qui est la sienne depuis qu’il a été dénoncé pour harcèlement sexuel.
Cependant, le twist de cette lecture est qu’à certains moments, on se sent coupable de ressentir de l’empathie pour cette personne abjecte (et dont le comportement n’est pas si fictif). Empathie très vite dissipée lorsque la victime s’exprime. Cette relation nous ferait presque oublier qu’une troisième personne existe dans ce livre, et pas des moindre. Cette personne qui souhaitait dénoncer un porc se retrouve à son tour harcelée par tous les copains porcins de Connard.
Bon, et du coup, qu’est-ce que ça donne ? Ferme-t-on le livre en se disant « Bof, les erreurs ça arrive… en plus il était drogué/bourré » ? A l’heure où il y a une libération bénéfique de la parole féminine, il y a aussi un lâché de crétins assez dérangeant sur les réseaux sociaux. Je ne peux qu’imaginer l’exposition subie par des victimes qui ne souhaitent que dénoncer les sévices qui trop souvent, on détruit leur santé mentale et physique. Tous les jours un nouveau dossier sort dans les journaux, tous les jours des personnes ne souhaitant que garder l’anonymat de leur douleur osent crier leur tourment. Je pense que ce roman (tout comme ce post d’ailleurs) pourra paraître pour certains démago à souhait, si vous voulez vous dédouaner pour vos actes en utilisant cette pauvre répartie, libre à vous je m’en fous royalement.
Plusieurs fois j’ai déjà dit la peine que j’avais de voir ces individus trouver des soutiens, et à l’heure où n’importe qui (dont moi) peut poster n’importe quoi sur la toile, il faut surtout se poser la même question qu’un Soldat prénommé Louis s’est déjà posé : « C’est quand qu’les cons changent de pays, de planisphère, de galaxie »
Bon j'ai digressé, et pas de façon magistrale comme Hugo. Lisez "Cher Connard", lisez Despentes en fait...
Cher(e)s vous
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