J’ai acheté ce livre dans une brocante pour la beauté de sa couverture vintage. Je l’ai gardé dans ma bibliothèque deux ans sans savoir qu’il s’agissait en fait de la suite de Vipère au poing que j’avais vu à la télé étant petite (mais dont je ne gardais aucun souvenir, si ce n’est celui du visage crispé de Catherine Frot).
C’est donc sans grand enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture de La mort du petit cheval. 300 pages plus tard, je ne regrette pas de m’y être aventurée.
Hervé Bazin manie la plume avec beaucoup d’humour, à coup de descriptions goguenardes mais très justes. Il arrive à nous tenir en haleine avec un récit prosaïque en apparence : celui de la vie d’un jeune homme qui devient homme et qui fait l’expérience de la passion, de l’amour et de la paternité.
En réalité, derrière la description de cette vie a priori simple et banale (une vie de Maupassant?), on trouve toute une réflexion passionnante autour du déterminisme familial. Tout au long de sa vie, Jean tente d’échapper à l’influence de sa mère, dont l’ombre continue de planer inexorablement.
La mort du petit cheval, c’est la mort symbolique du pouvoir de la vieille sur son fils qui parvient enfin à s’échapper et à vivre sa propre vie.
J’ai particulièrement aimé le passage de la naissance du fils du protagoniste. A la fois très touchante et grotesque (« voyez ce noeud de bras et de jambes qui grouillent déjà fortement »), elle signe la fin du règne des Rézeaux et la naissance d’une nouvelle génération qui s’autorise à être heureuse.
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