Evergreen13- 23/06/2022

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans 🇺🇸

1938-1939, Lowell, Massachussetts. Jack est un jeune chien fou, il passe son temps entre le lycée (qu’il sèche de temps à autres), les copains, le football… la vie n’est pas forcément facile dans ces années là, les Etats-Unis sortent à peine de la Grande Dépression mais pour Jack, le temps passe à toute vitesse ! Un jour, il rencontre Maggie, elle a un an de plus que lui, elle est belle, et Jack et Maggie vont tomber amoureux… Résumé comme ça, ce roman peut paraître un peu mièvre et pas franchement intéressant. Il n’en est rien : tout d’abord parce qu’il a été écrit par Jack Kerouac, auteur inclassable, au style percutant et déroutant ! Jack Duluoz (cf La légende de Duluoz, dont Kerouac disait « Mon œuvre compose un grand livre, à la manière de la Recherche du temps perdu de Proust, à la différence que mes souvenirs sont écrits comme durant une fuite plutôt que malade dans mon lit. En raison des objections de mes premiers éditeurs, il ne me fut pas permis d'employer les mêmes noms de personnages dans chacune de mes œuvres. Sur la route, Les Souterrains, Les Clochards célestes, Docteur Sax, Maggie Cassidy, Tristessa, Les Anges vagabonds et les autres ne sont que des chapitres d'un ensemble que j'appelle La Légende de Duluoz. » ) dont il est question dans le livre, c’est évidemment Jack Kerouac, Ti-Jean comme l’appellent ses parents québécois. Il raconte les premiers émois amoureux mais aussi la vie quotidienne, les petits tracas des adolescents, les soucis des adultes… Bien qu’au tout début du roman je me suis sentie déroutée par le style de Jack Kerouac (auteur que je n’avais pas lu depuis très longtemps), j’ai beaucoup apprécié cette lecture pleine de nostalgie (par moment, de tristesse même). Mon passage préféré est celui de la fête d’anniversaire de Jack que ses parents et amis préparent en secret (vite éventé) pour lui, cette soirée qui marque en quelque sorte l’entrée dans le monde adulte. Alors oui, «on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans » (et je trouve que le poème d’Arthur Rimbaud colle parfaitement à ce roman) mais finalement, quand on regarde la biographie de Jack Kerouac, on s’aperçoit qu’il ne l’a jamais vraiment été…