🍻Difficile d’entamer une chronique sur un essai qui m’a à la fois déçue et impressionnée… déçue parce que le contenu était différent de mes attentes (my bad), mais impressionnée parce que l’analyse des images est tout de même éclairante et très pointue !
🍻Le point qui fâche directement donc : la différence entre mon attente de lecture et le corps de cet essai… au vu de la 4e de couverture, je m’attendais à lire un essai qui analyse certes les images produites dans les produits culturels, les savoirs, les divertissements, etc et qui alimentent notre vision du boys club, mais je m’attendais surtout à une analyse en profondeur des dynamiques internes et entre ces boys clubs, une analyse des interactions entre boys club et non membres, entre les masculinités même et peut-être une analyse plus profonde des homosocialités. Bon, je n’ai pas eu ça, mais pour un essai d’a peu près 300 pages, j’en attendais probablement trop.
Les bons points maintenant ! Et bien tout d’abord, ce panorama d’images est assez riche et très bien mené ! Le tableau dépeint à travers l’analyse de l’Eglise, de l’armée, des gouvernements, des fraternités universitaires, des groupes sur le net, des films et séries, etc est, vous vous en doutez, très blanc, très valide, très hétéro et hom0phobe, et ça fait toujours aussi froid dans le dos (tout en étant profondément énervant ). Autre point énervant mis en avant par l’autrice, c’est à quel point ces boys club sont au final invisibles tant ils sont communs et leurs existences naturalisées. Après tout, qui n’a jamais entendu dire que les femmes ne pouvaient pas faire de politique parce « trop émotives » ? Ou que l’armée n’était pas pour elles puisque ce sont les hommes qui sont « forts et courageux » ? Ce genre de discours me débecte à un point phénoménal !! Ce qui me dégoûte tout autant, et c’est là un point que l’autrice analyse magistralement bien, c’est l’utilisation du rire dans ces Boys club comme outil de domination… ce rire gras et grossier et beauf accompagné de grandes claques dans le dos et/ou de sourires de connivences dont Donald Trump est une incarnation à lui tout seul…
🍻Je tiens également à souligner le vaste appel à la pop culture tout autant qu’à des travaux de recherches qui rend cet essai assez accessible dans son ensemble ! Et les courts chapitres aux titres révélateurs rendent vraiment la lecture rapide et fluide : quand l’autrice fait appel à tant d’images et de références, le fait de ne pas avoir en plus des chapitres à rallonge est rassurant.
🍻Franchement, c’est un essai que je vous recommande quand même grandement parce que c’est édifiant de relire notre imaginaire au prisme du boys club (qui lui ne serait pas vraiment un système en non mixité selon ses défenseurs) et de voir leurs multitudes être encore pérenne de nos jours !
Les boys club, quel fléau 😤
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