Essais de psychanalyse de Sigmund Freud est l’exemple parfait de la dégénérescence d’une pensée embourbée dans ses propres travers, une plongée dans l’absurde où l’auteur, fidèle à lui-même, se noie dans un tourbillon d’idées recyclées, sans jamais réussir à formuler quoi que ce soit de véritablement novateur. Comme à son habitude, Freud nous sert ici son opus habituel, une redite de ses fixations personnelles, présentées sous un vernis pseudo-scientifique et emballées dans un langage pompeux. Voilà du Freud à l’état brut : un chaos intellectuel, un empilement de concepts vagues et d’hypothèses douteuses, où le doute méthodique est remplacé par des affirmations dogmatiques et où l’absurde devient, chez lui, une norme.
Ce livre n’est qu’une énième tentative de faire de lui-même, et de ses théories fumeuses, un postulat universel. Tout est expliqué par le prisme freudien, et donc, tout devient ipso facto suspect : chaque comportement, chaque sentiment, chaque réaction humaine est irrémédiablement ramené à des pulsions sexuelles primitives ou à des traumas d’enfance, réduisant l’être humain à une marionnette dont le subconscient tire les ficelles. Freud se prend pour un prophète, mais sa méthode n’a rien de scientifique : c’est un exercice de rhétorique où il se pose en gourou, érigeant ses propres névroses en vérités universelles. Ad absurdum, comme toujours.
Prenons la question de la sexualité, qui est, selon Freud, le moteur de toutes nos actions, de tous nos conflits, de nos plus grands tourments comme de nos moindres ambitions. Cette théorie, omniprésente dans Essais de psychanalyse, est une absurdité sans nom. Freud affirme que la sexualité infantile est la clé de l’inconscient, et que chaque pulsion refoulée provoque des symptômes névrotiques. Mais cette hypothèse, fondée sur une interprétation biaisée de ses observations cliniques, est aujourd’hui largement réfutée. Les travaux de chercheurs modernes en neurosciences et en psychologie cognitive montrent que les causes des troubles mentaux sont bien plus complexes et multifactorielles, impliquant des interactions entre biologie, environnement, et développement psychologique. La théorie freudienne de la libido, avec ses sous-entendus incestueux et ses fantasmes refoulés, n’a tout simplement pas de fondement scientifique rigoureux.
Des psychologues comme John Bowlby, avec sa théorie de l’attachement, ou bien les théories cognitives et comportementales, montrent que les traumas infantiles n’ont pas tous une origine sexuelle, et que les interactions sociales, l’environnement affectif, jouent des rôles bien plus déterminants. De plus, les découvertes en neurosciences sur la plasticité cérébrale et la régulation émotionnelle révèlent que la psyché humaine est bien plus malléable que ce que Freud voudrait nous faire croire. Là où Freud s’enfonce dans une analyse réductrice et fataliste, des approches contemporaines soulignent la résilience et la capacité d’adaptation des individus. Res severa verum gaudium : la vérité, c’est que la psychanalyse freudienne simplifie outrageusement des phénomènes bien plus complexes, et c’est précisément ce simplisme qui rend sa théorie si ridicule à la lumière des connaissances actuelles.
Quant à ses divagations sur le complexe d’Œdipe, véritable pièce maîtresse de son œuvre, elles ne font que renforcer cette idée que Freud était incapable de concevoir la psyché humaine autrement que sous l’angle du désir sexuel. Le complexe d’Œdipe, cet archétype du fantasme incestueux, est érigé comme un modèle universel, applicable à tous sans distinction de contexte culturel ou de développement individuel. C’est à croire que l’intégralité de l’humanité, à travers les âges et les continents, serait régie par les mêmes désirs primordiaux. Là encore, des études transdisciplinaires ont montré à quel point cette vision était erronée. Des anthropologues comme Bronislaw Malinowski ont, dès les années 1920, réfuté cette généralisation abusive en démontrant que le complexe d’Œdipe n’avait aucune validité dans certaines sociétés matrilinéaires. Freud, aveuglé par son propre ego, a refusé de reconnaître que ses théories étaient profondément ancrées dans son contexte occidental, bourgeois et victorien. Plutôt que d’adapter sa théorie, il l’impose de façon universelle et dogmatique, comme un gourou imposant son crédo. Certes, Freud s’érige en interprète des rêves et des fantasmes, mais ne serait-il pas plus judicieux de l’appeler « l’illusionniste des pulsions » ? Vox populi, vox dei ? Que le peuple se lève pour dénoncer cette farce intellectuelle !
Sur le plan stylistique, le verbiage de Freud est, encore une fois, un véritable obstacle à la compréhension. Chaque page est alourdie par un flot de considérations inutiles, de phrases interminables et de digressions narcissiques qui n’apportent rien à l’analyse. Il se perd dans son propre labyrinthe intellectuel, et plus d’une fois, on a l’impression qu’il se complaît à nous perdre avec lui. Son style est un mélange indigeste de jargon scientifique mal maîtrisé et de formulations alambiquées destinées à camoufler la vacuité de ses propos. In litteris magis quam re, Freud semble davantage préoccupé par l’apparence de son discours que par sa substance.
Ce qu’il y a de plus déplorable, dans ces Essais, c’est la manière dont Freud traite la civilisation et la culture. Pour lui, toute structure sociale, toute forme de sublimation des pulsions est une répression néfaste, un obstacle à la satisfaction de l’individu. Mais cette vision misanthrope trahit une incompréhension profonde de ce que signifie évoluer en tant qu’espèce. En se focalisant exclusivement sur la répression des instincts sexuels, Freud en oublie l’essentiel : l’humanité ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si elle n’avait pas su transcender ses pulsions primitives pour se construire des sociétés stables et complexes. Freud néglige cette capacité de l’homme à évoluer, à sublimer ses désirs pour créer de l’art, de la culture, de la pensée philosophique. En nous dépeignant comme des êtres perpétuellement asservis à nos instincts, il renonce à toute vision constructive de l’humanité. L’échec de Freud à embrasser la complexité de l’être humain est, pour le dire avec ironie, l’un des plus grands échecs de la psychanalyse elle-même. En rejetant l’idée que l’humanité puisse se libérer de ses déterminismes inconscients, il se condamne à un pessimisme stérile, une vision de la psyché humaine comme un abîme inéluctable et déprimant. Dum spiro spero ? Il semble que Freud ne sache plus espérer.
In fine, Essais de psychanalyse est un énième naufrage intellectuel, un recueil d’élucubrations où Freud s’auto-cite, ressasse ses idées et nous impose sa vision morbide de l’existence humaine. Sa pensée, obstinée et régressive, fait fi des progrès scientifiques et refuse d’intégrer des perspectives plus nuancées et plus rigoureuses. Cet ouvrage est la preuve ultime que Freud n’était pas un scientifique, mais un idéologue enfermé dans ses propres délires. Quod erat demonstrandum, Freud n’a jamais compris la nature humaine : il n’a fait que projeter ses propres névroses sur elle. Ce texte, qui se veut un phare de la connaissance psychologique, n’est en réalité qu’un piège dans lequel se vautrent ceux qui croient encore aux promesses d’un Freud égaré. La psychanalyse, loin d’être une science, devient ici une religion à la gloire d’un prophète dont les idées sont aussi vieilles que les souffrances humaines elles-mêmes. Quod erat demonstrandum, Freud, par son incapacité à transcender ses propres limites, n’aura fait que nous plonger dans les profondeurs d’un océan d’incompréhension.
Tragédie intellectuelle
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