Coup de cœur ♥️

Premier livre que je lis de cet auteur dont j’entends le plus grand bien. Et, waouh, quel roman ! J’ai été subjuguée, transportée ! Une lecture que je n’oublierai pas de sitôt et que je conseillerai autour de moi. Dès les premiers chapitres, nous sommes prévenus : il s’agit d’une histoire triste, dure et injuste. Et pourtant, lumineuse, emplie d’amour. C’est l’histoire d’une vengeance, une vengeance vieille de vingt-cinq ans, et qui ressurgit, s’impose, un jour sans crier gare. Ce n‘était pas prémédité, mais ce fût inévitable. Quand les démons du passé ressurgissent, on ne peut les esquiver. C’est l’histoire d’une traque à travers la steppe, un jeu du chat et de la souris, une danse savamment orchestrée, au millimètre près. C’est l’histoire d’Aysuun, une Touvane qui a vu sa famille décimée et réduite à néant lors de ce que les soviétiques appellent une “campagne de pacification”, dans les années 1930. Sa mère et elle sont laissées pour mortes quand tous les autres membres de leur aal ont été sauvagement assassinés. C’est l’histoire de ce colonel russe, le colonel Kariakine, un être dépourvu de cœur, cruel et sombre. Aysuun, qui a désormais cent six ans, nous conte cette histoire. Enfin, elle la raconte à ce petit frère, un étudiant venu rencontrer la Légende qu’elle est devenue au fil des ans. Ainsi elle nous confie ce qu’elle a vécu, elle nous confie ses traditions d’un temps désormais - si ce n’est entièrement, du moins grandement révolu, elle nous parle du soviétisme et de leur doctrine. Grâce à sa voix, nous sommes transportés dans les steppes sauvages de Mongolie, sous un ciel immense. Une lecture immersive, vivante, passionnante : un magnifique voyage. Une incroyable épopée. Aysuun est un personnage très attachant, que l’on soutient et accompagne avec plaisir tout au long de sa “quête”. De nombreux autres personnages, hauts en couleur, chacun avec leur particularité et leur importance, viennent s’ajouter au récit. Prenant part à cette traque, d’un côté ou de l’autre. Mais rien n’est figé, tout est mouvement. Bref, j’ai adoré ! Pour moi, c’est un coup de cœur. Et après avoir refermé ce roman, j’ai terriblement envie de découvrir l'œuvre de Ian Manook, de Patrick Manoukian et de tous ses nombreux pseudonymes ! Et surtout, de me plonger dans la saga de Yeruldelgger, dont Aysuun s’avère finalement être une sorte de spin-off.