Le procès de Jésus est un roman historique qui donne à voir l’état de la société juive quelques années après la mort du Sauveur. Quand certains pensent qu’il est le Messie tant attendu, et prêchent sa parole, tentant de convaincre sur les places et aux portes des temples, d’autres réfutent catégoriquement toute règle nouvelle et haïssent ouvertement les nouveaux adeptes de Yechoua bar Yosef.
L’ouvrage développe deux intrigues. La première met en scène Ponce Pilate, le célèbre préfet de Judée. Arrêté et conduit devant l’empereur Caligula, il doit répondre des troubles que causent dans tout l’Orient sa décision de mettre à mort le prétendu roi des Juifs, et cacher cette vérité à la postérité en se dédouanant le plus possible. La seconde introduit une romance impossible entre Myriam, fille de Caïphe, grand prêtre ayant condamné Jésus, et Yosef bar Nabi, futur Saint Barnabé, un de ces dissidents fidèles au Christ.
L’ouvrage est très bien rédigé, pas lourd pour un sou malgré le nombre de pages, on pourrait dire que « ça se lit tout seul ». Les chapitres court favorisent cette impression de légèreté ; il est très appréciable de ne pas s’apesantir trop sur une intrigue, d’autant que celle concernant Pilate est très narrative : il passe la quasi intégralité du roman à relater à Caligula le déroulement du procès de Jésus.
L’auteur a ajouté à la fin du roman un mémo pour distinguer le vrai du faux historiquement parlant de ce qui est introduit dans le roman : belle démarche qu’on ne rencontre pas toujours chez les auteurs de romans historiques. Du point de vue historique, l’ouvrage est très bien renseigné, très riche, et l’utilisation de noms, de mots et d’expressions hébraïques contribue à nous plonger au coeur de la Jérusalem du Ier siècle.
Enfin, d’un point de vue tout à fait spirituel, je tiens à mentionner la fin du roman, particulièrement touchante. Malgré son aspect romanesque, ce livre incite, à mon sens, à une vraie réflexion sur l’essence du christianisme, qui est avant toute chose la doctrine de l’amour. Le personnage de Barnabé est absolument sublime, je sentais les rayons de son auréole traverser le papier. Si pendant un long moment, le personnage de Pilate m’a été très indifférent, la fin ne peut que nous faire prendre pitié de lui. Enfin, Myriam est un exemple pour nous toutes à mon sens, puisque d’après le roman, elle n’a pas connu Jésus, n’a pas été convertie par lui… Mais elle arrive au christianisme par la force de sa réflexion et sa remise en question des dogmes juifs et des dérives qu’ils engendrent.
Un roman profond
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