Autant le début de cette histoire (épopée ?) racontée dans L’Oiseau Bleu d’Erzeroum prenait aux tripes, tellement l’auteur arrivait à traduire une horreur que les mots en principe ne peuvent pas décrire, autant ce chant manque de profondeur. Certes, on découvre le malheur de cette Arménie et surtout de ces Arméniens qui après avoir péri sous le joug turc souffrent et meurent sous la coupe soviétique. Certes, on compatit au déracinement de tous ceux qui ont fui et ne peuvent pas rentrer sous peine d’y rester enfermé ou pire. Certes, on comprend le difficile chemin de l’intégration qui a sa part de renoncement à sa culture d’origine, culture qui a coûté si cher à tant de personnes. Mais il y a trop d’heureux hasards pour être vraisemblable, et l’auteur nous embarque dans un chant pas si plaintif mais pas si heureux, et on regrette d’être resté entre deux eaux même si on referme le livre en ayant conscience de tout ce qu’on ignore de cette terrible histoire.
La complainte des Arméniens
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