Ce deuxième tome de la Traversée du temps est assez significatif des points faibles et des points forts rencontrés lors du premier tome.
Dans Paradis Perdus, le récit lors du déluge de Noam servait aussi à créer des parallèles et des points de vue sur notre monde contemporain. Une construction pertinente lorsque que l'on suit un personnage qui va devenir immortel. Même si je trouvais le récit dans le présent moins rythmé, l'auteur arrivait à intervertir les récits entre les deux époques de façon assez intéressante, dynamique et captivante.
Dans La Porte du Ciel, le récit de Noam, lors des débuts de la civilisation, en Mésopotamie, patine à de nombreuses reprises à cause de ficelles scénaristiques trop facile. Le défi de ce deuxième tome est de raconter son histoire avec la contrainte de l'immortalité de ses personnages principaux, découverte à la fin du premier. Le résultat n'est pas très convaincant. On peine à croire les retournements de situation rocambolesques du récit, notamment l'évolution de la romance immortelle de Noam et Nourra. À certains passages, je ne crois en aucun cas à l'histoire qu'on me raconte. Je ne comprends pas les agissements ou les non-agissements de ses personnages, ni même leur justification.
Pourtant, la première moitié du roman est très intéressante. On est replongé directement dans les enjeux laissés à la fin du premier tome, et le roman nous promet une intrigue intéressante vis à vis de la situation de Noam et Nourra : retrouver la trace de la personne qui nous est la plus chère face au défi de notre immortalité. La déception arrive, après avoir dépassé le milieu du roman, quand on essaie de comprendre l'intérêt des 300 précédentes pages qu'on vient de lire. Je suis certainement assez dure, mais le récit est jonché de facilités narratives. Soit ça passe, soit ça casse vraiment.
Cependant, cette suite garde aussi les points forts de son prédécesseur. La richesse des recherches de l'auteur sur cette période est assez plaisante. On retrouve ces notes en bas de page qui donne plus de consistance au récit. C'est passionnant de suivre l'émergence de notre civilisation et du commentaire qui en est fait avec l'arrivée de l'esclavage, des guerres, du despotisme, l'organisation des classes sociales en même temps que le développement de l'urbanisme, alors aux prémices de la gestion de l'espace, et de l'organisation de nos sociétés. À l'instar de l'écriture, tous ces éléments se sont affranchis du temps. Tout comme l'ambition et le conflit humain, ils ont évolué, mais n'ont jamais été voués à cesser. Le prologue du récit est d'ailleurs très bien mené et rallume une étincelle par le commentaire qu'il fait de la mise en perspective du début de la civilisation et de notre monde actuel, où l'homme ne veut qu'assouvir son désir de contrôler la nature et de conquérir le ciel.
La Porte du ciel
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