Le récit intéressant de la carrière d’un puissant avocat pénaliste

Fils de paysan, originaire du Cantal, Patrick Maisonneuve a découvert sa vocation en lisant « L’exécution » de Robert Badinter. Ne sachant ce que lui réserve le métier d’avocat pénaliste, il se lance dans le métier. A l’époque c’est le début de l’abolition de la peine de mort et il réalise alors, soulagé , qu’il va échapper aux exécutions au petit matin. Recruté par Philippe Lemaire, il travaillera à ses côtés durant 17 ans. Il nous relate ici ses débuts avec la découverte de ce qu’est un procès médiatisé et le premier choc de sa vie professionnelle, face à l’hostilité de tous, lui enseignant l’humilité. La modestie doit être une qualité première pour un avocat. « Les clients, on les défend, jusqu’au bout. Mais on ne les aime pas toujours ». « Un procès d’assises, c’est une compétition sportive qu’il faut préparer longtemps à l’avance » Il nous raconte comment parfois défendre un client revient à préparer un spectacle. Il sera amené à traiter des affaires politico-financières, et sera regardé avec condescendance par les avocats d’affaires qui finalement feront appel à lui lorsque leurs clients seront aux prises de la justice. Il représentera aussi des affaires de financement public des partis politiques, annonçant la fin de la toute puissance face à la justice, le scandale des écoutes de l’Élysée. Ses années corses lui apprendront que la réussite d’un avocat n’est pas seulement liée à son travail et à son talent , mais peut aussi dépendre des contextes politiques très changeants. Ici au final pas de grandes révélations mais une sélection d’affaires ayant marqué sa carrière et quand même quelques anecdotes sur certains arrangements ou tentatives de corruption. Merci @babelio_ et @robertlaffont pour la découverte de ce récit intéressant.