Trois fois j’ai lu le roman. De la première fois où je luttais pour pas m’endormir jusqu’à la dernière où j’ai ressenti le besoin de me gorger de ce désespoir qui obscurcit l’encre.
Chaque mot, chaque tournure de phrase, tout ça laisse des souvenirs qu’on croit indélébiles mais comme le dit le Grand Chef, on oublie ce dont on devrait se souvenir et on se souvient de ce qu’il faudrait oublier.
Chez Manu Larcenet si j’ai davantage préféré Blast à ses autres œuvres, m’est avis que c’est pas un hasard non plus.
Anyways. Je me souviens avoir accueilli la nouvelle de cette adaptation avec l’aigreur insolente que j’arrive presque jamais à fermer la gueule, « personne peut faire aussi noir que Cormac, ça lui rendra jamais justice ».
Ben tu vois conneau, tu t’es trompé. J’avais peur des lueurs ; Larcenet est cap’ de créer la lumière. Il a rien besoin de prouver mais si t’as des doutes relis le Combat Ordinaire, je jure qu’il sait faire la lumière. Il sait faire rire aussi, c’est vrai, mais j’ai déjà dit que Blast se situait au dessus de toute son œuvre pour moi.
Jusqu’à. cette. adaptation.
Le gaufrier agit comme des flashs directement empruntés à ceux qu’on projette en pleine lecture de La Route. Les couleurs sont à l’image d’un perfectionniste bien trop angoissé à l’idée de se foirer ; magnifiques.
Le trait, les gros plans, la minutie des détails dans le décor…
Je sais foutrement rien de si McCarthy aurait apprécié. Une fois publiées, les œuvres appartiennent à celles et ceux qui s’en délectent pas vrai ?
C’est sublime. Aucune raison que je me bastonne à clamer que faut lire le roman en preums. Non aucune.
Ça m’a renoirci le charbon qui fait office de palpitant et c’est tout ce que je pouvais me souhaiter. Mais ptete bien que je vais faire un effort et vous le souhaiter aussi, la possessivité c’est surfait depuis quelques temps.
Merde alors, ça me fait autant chier de valider la hype que l’intimité se propage mais.
Ouais, et puis merde.
#manularcenet #cormacmccarthy #dargaud
La Route
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