Corto éternel

Corto Maltese, héros ou anti-héros, se joue de nous dans cet album en noir & blanc. Les ressorts de sa volonté échappent souvent à des points de vue plus classiques. Et ne parlons pas de ses amitiés, entre clair-obscur, comme le dessin d’Hugo Pratt. Car ce marin n’a pas d’idéologie, sauf celle d’un détachement bienveillant sur le reste du monde. Il a la morale qu’il s’impose, celle d’aider les plus faibles et de respecter sa parole quitte à y laisser sa vie. Pourtant, on ne peut que s’attacher à Corto ne serait-ce que parce que l’on aimerait être Corto. Faisant suite à « Sous le signe du Capricorne », cet album rassemble cinq aventures – Têtes de champignons – La conga des bananes – Vaudou pour monsieur le président – La lagune des beaux songes – Fables et grands-pères. Chacun des chapitres est une invitation à explorer les mystères d’Amérique du Sud et des Caraïbes. Corto Maltese y incarne le héros romantique mais souvent pragmatique et coquin quand il faut se jouer des brigands. Peuples et coutumes, parfois voyages oniriques, il y a toujours la part magique et inexpliquée dans le dessin et les scénarii d’Hugo Pratt. Ce charme étonnant d’une bande-dessinée hors du commun. Hugo Pratt nous fait voyager et je suis très heureux qu’il me reste encore d’autres albums à découvrir