Lecoindesmots- 12/10/2019

Une lecture sans émotion ...

C’est un jour de courage pour Livio, dix-sept ans. Aujourd’hui, il présente un exposé sur les premiers autodafés nazis, en cours d’histoire. Enfin, en tous cas, c’était la commande de sa professeure. Parce que cet exposé va finalement prendre des allures de coming out, pour Livio. En choisissant de retracer la vie de Magnus Hirschfeld, médecin juif-allemand, fervent défenseur de l’égalité des sexes et des droits des homosexuels, qui verra sa bibliothèque brûlée vive par les nazis, Livio se livre. Petit à petit, alors que ses camarades de classe commencent à comprendre que Livio ne fait pas un simple exposé ; l’adolescent, quant à lui, leur offre une merveilleuse leçon de bienveillance et d’acceptation de la différence. Mais cela sera-t-il suffisant pour être accepté par ses pairs ? Dans ce huis-clos, Brigitte Giraud nous emmène à la rencontre de deux hommes qu’à priori tout sépare, mis à part leur désir flamboyant de liberté et de tolérance. A un siècle d’intervalle, les deux voix s’élèvent pour un même combat et le lecteur se dit que, finalement, le fond du problème n’a pas vraiment changé, en une centaine d’année. La plume est douce et élégante, le style simple, sans fioriture. C’est un sujet brûlant d’actualité, qui prône l’ouverture d’esprit, l’inclusion et la cohésion. Le sujet avait tout pour me plaire, donc. Et pourtant, j’ai aimé ce roman, sans vraiment l’aimer. Il ne m’a ni vraiment plus, ni vraiment déçue ; je suis simplement passée à côté, complètement hermétique à ce qu’il se jouait dans cette salle de classe. Je l’ai lu d’une traite, mais sans émotion.