Phylogeminik- 06/06/2021

It' s like fire and ice and rage

Ca pourrait être un space opera (t1,2,3), mais comme ça se cantonne à la Lune c'est comme chez nous. D'ailleurs à suivre ces personnages, taillés à la hache de régolite de la très inhospitalière Luna, se défier, s'aimer, se haïr et se détruire dans des intrigues de pouvoirs, on se sent comme à la maison quand le pouvoir économique étaient encore affaire de familles et de dynastie (Dallas ton univers impitoyâââbleuu). Pour la partie SF un peu de terraformation, beaucoup de machines d'exploitation minière, des recycleurs à chaque coin de rue et des sports extrêmes en mode sans chemise et sans scaphandre mais c'est bien combiné et on a presque envie de migrer. Pour la partie intrigue, l'inspiration reste les luttes commerciales de l'Italie communale et c'est très bien ainsi. Tordues à souhait. Pour le reste, ça manigance, ça manipule et ça saigne brutal. Ça poétise avec brio aussi. La variété des modes vestimentaires (toutes contemporaines et terriennes), la quantité de recettes de cocktails et la multiplicité des géométries amoureuses sucrent en glaçage un impitoyable combat en plusieurs manches pour la plus grosse part du gâteau. La Luna de Ian McDonald est un monde libre, et donc sans foi ni loi. J'aime: pour les personnages construits et animés , leur grand écart entre appartenance et individualité, la beauté rugueuse des décors et l' écriture sans pareille de l'auteur.