En pleine rigueur hivernale, deux cadavres sont découverts, et dans les deux cas, la mort remonte à l’été dernier. Le premier mort est retrouvé momifié devant sa TV allumée, un homme très solitaire sans famille, oublié de tous, semble être mort seul de mort naturelle. Line Wisting, journaliste, se saisi de la mort de cet homme pour faire un papier sur l’extrême solitude. Son père, lui, est appelé au cœur d’une sapinière où un cadavre vient d’être découvert : identité inconnue, mort violente et surtout, dans sa poche, un prospectus soigneusement conservé dans une pochette plastique. L’empreinte retrouvée sur le prospectus va lancer William Wisting sur l’enquête la plus gigantesque de sa carrière, et peut-être l’enquête la plus vaste de toute l’histoire de la Norvège moderne.
Ca fait plaisir de lire un roman noir scandinave aussi bien fichu, passionnant de la première à la dernière page, avec une intrigue double qui va crescendo sans jamais faiblir et qui a la bonne idée de paraitre en plus parfaitement crédible. J’avais lu et bien aimé la première enquête de William Wisting « Fermé pour l’Hiver », mais avec « L’Usurpateur » il change de calibre. Il s’agit du troisième tome de la série (je me suis un peu embrouillé et laissé filer le deuxième mais je vais me rattraper car je préfère vraiment lire les sagas dans l’ordre). Ici l’intrigue est limpide, bien plus forte que dans « Fermé pour l’Hiver ». Elle est double, d’un côté l’enquête policière de William Wisting, parfaitement tenue, qui va l’amener à travailler avec le FBI, qui évoque le passé norvégien de beaucoup d’américain de la région des Grands Lacs, et qui s’attache à la question douloureuse des « cold case ». De l’autre côté, Line Wisting cherche à en savoir davantage sur la vie d’un homme font la solitude extrême est assez tragique, une donnée sociologique malheureusement très répandue. Viggo Hansen est mort devant sa TV allumée, sa pension a continué d’alimenter son compte bancaire, ses factures étaient prélevées, il est resté là dans son fauteuil sans que personne, ni amis ni voisin, ne s’en inquiète. Elle remonte le cours de sa vie pour son article et on se doute bien que les deux intrigues vont finir par se nouer. Je dirais que vers le milieu du roman, j’ai commencé à comprendre où et comment cette jonction allait se faire. La fin est pleine de suspens et à deux pages de la fin, on est encore en pleine frénésie policière. Jusqu’au dernier chapitre Jorn Lier Horst aura maintenu son intrigue d’une main solide et il ne lève le voile sur le « qui » que très tardivement. Bon, j’avoue que cette révélation ne m’a pas réellement surprise, si on est un peu habituée aux romans noirs, on voit venir les choses de plus loin… C’est peut-être le minuscule petit bémol que je soulignerais quant à « L’Usurpateur », avec aussi un léger déficit en humour. Pour alléger le propos, qui est quand même très sombre, une toute petite pointe d’humour, même légère, même ultra discrète, aurait fait un peu de bien. Mais je chipote, « L’Usurpateur » est un super polar, qui pourra plaire bien au-delà des fans de polars scandinaves, et qui ferait un super film ou une chouette série : à bon entendeur…
Very cold case
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