Katouchka- 03/05/2021

Un petit bijou d’humanité

« Des jours sans fin » de Sebastian Barry est un roman d’une sensibilité folle. Un petit bijou d’humanité. Ce qui se dégage de ce livre est simple et universel et c’est certainement ce qui en fait toute sa force. L’amour. Pas celui des grandes déclarations, des passions, des interrogations... non. L’amour dans ce qu’il a de plus évident, de plus pur, de plus noble. Et cet amour s’incarne dans cette famille composée de Thomas McNulty, le narrateur, de son compagnon de vie, ami et amant, John Cole et de leur fille adoptive la jeune sioux, Winona. Thomas McNulty, jeune irlandais, est arrivé encore imberbe en Amérique après avoir fui la Grande Famine dans son pays. C’est là qu’il rencontre le beau John Cole. Inséparables, leur histoire commence dans le cabaret d’un village de mineurs où ils incarnent deux jeunes danseuses cherchant à apporter un peu de joie aux hommes. Quand le jour arrive où leurs corps se métamorphosant ne permettent plus de faire illusion, c’est dans l’armée qu’ils continuent leurs aventures dans une période bien meurtrière de l’histoire de l’Amérique entre attaques contre les Indiens et guerre de Sécession. Toutes ces années, ils s’aiment en silence, sans esbroufe. Ils se soutiennent dans les épreuves traversées. Winona, nièce d’un grand chef indien entre dans leur vie, comme un cadeau inattendu. Et ils l’aiment, fort, comme leur fille. Avec cet amour évident de parents pour leur enfant, prêts à tout pour son bonheur. Leur vie est dure, très dure parfois mais il la traverse ensemble, soudés. L’amour de ces trois là et la beauté des paysages traversés au cours de leur épopée, s’entrechoquent avec la violence (et la bêtise?) de la guerre brute et bestiale décrite par Thomas. Vraiment un roman de toute beauté et plein d’espoir.