Dès les premières pages, la réflexion de Camus a fait écho à un de mes propres questionnements : l’amabilité, l’altruisme, la générosité ne sont-elles pas des vertus intéressées ? Le protagoniste joue avec ce qui lui donnera une image sociale estimable mais il sait (après une désillusion progressive) que tout ça est intimement et absolument toujours lié à lui-même. Il s’agit de son ego, de ce qui caressera son amour-propre. Nul n’est d’ailleurs innocent et le narrateur est un miroir pour le lecteur, qui découvre à son tour ses propres mœurs. Mais une fois ce fait établi, l’homme peut-il continuer de vivre en acceptant sa petitesse, sa cupidité, sa lâcheté ? Le protagoniste, lui, trouve un moyen de danser entre le jugement des autres et celui le plus terrible : celui qu’il porte sur lui-même.
En fait le livre permet de rappeler (comme l’adore Camus) l’absurdité de l’être humain et de la vie qu’il mène. Et cette note, loin d’être conjuguée à un pessimisme, est presque une ode à la vie malgré « tout », malgré la « chute » dans tous les sens du terme : la chute ignorée de la jeune femme dans la Seine, la chute au cœur de la culpabilité humaine, la chute philosophique de Camus.
La chute
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