Entre clichés et bonne surprise

Ce livre est sorti en 2011, bien avant que le marché soit inondé de romances alpha et compagnie, et est donc dans les premiers arrivés en France. Je ne pense pas que ce soit en lien mais l’édition française est une catastrophe. Tout d’abord, les pages de la gouttière ne sont pas alignées. Si vous tenez votre livre de profil, vos pages font un escalier. Ensuite, la concordance des temps dans le récit est ignoré et ça rend la lecture difficile. Description à l’imparfait, action au passé simple, jusqu’ici tout va bien, et soudain surgit le passé composé, on sait pas trop pourquoi. Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, ce premier tome navigue entre clichés et des idées surprenantes. Nous n’échappons pas à la misogynie d’un système de tribu alpha propre a beaucoup de ces romans, avec une héroïne coincée par des sombres lois qui la manipulent comme une poupée. Toutefois, l’évolution de son alpha mâle est intéressante, plutôt bien amenée au fur et à mesure. La meute en général est agréable même si, une fois de plus, composée de quelques clichés : le jeune louveteau, la femme fatale, le vaillant second, etc. Le gros point faible pour moi est Calla, l’héroïne. Elle est le cliché du personnage féminin peu développé, elle manque cruellement de profondeur, se perdant dans la mauvaise justification habituelle des hormones en fusion devant un beau mâle. La mythologie autour du système de meute est originale et plutôt intrigante, tout est disséminé au compte goutte dans ce premier tome pour assurer davantage dans la suite. Je déplore seulement la révélation finale qui, pour moi, n’en est pas une. C’était absolument prévisible 200 pages avant, et je m’interroge encore sur ce choix. Je ressors plutôt satisfaite de ma lecture. Ce n’est pas la romance du siècle, il y en a même peu finalement, mais ça détend. Dommage que les choix de conjugaison rendent la lecture ardue.