Enjolplaine- 16/11/2020

« Tout m’afflige et me nuit, et conspire à me nuire. » (161)

Lire Phèdre, c’est découvrir le génie tragique de Racine à travers une de ses œuvres les plus emblématiques. C’est savourer les alexandrins parmi les plus beaux du théâtre classique ; se lit aisément, mais avec d’autant plus de plaisir quand c’est à voix haute... Même si étudiée, analysée, disséquée en cours, je pense qu’il est toujours possible d’apprécier à sa juste valeur un chef-d’œuvre aussi puissant : Comment rester insensible... « Je le vis, je rougis, je palis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; Je sentis tout mon corps et transir brûler. » (273-276) (à noter que ces célébrissimes vers ont été inspirés par le poème « Ode à l’aimée » de la poétesse Sapphô : « [...] Sitôt que je vois ton visage, / ma voix se brise, // Ma langue sèche dans ma bouche, / un feu subtil court sur ma peau, / mes oreilles deviennent sourdes, / mes yeux aveugles. // Mon corps ruisselle de sueur, / un tremblement me saisit toute, / je deviens plus verte que l’herbe. / Je crois mourir...)