Sam.Alves- 22/05/2020

Un véritable délice ce petit recueil de nouvelles.

Un gros coup de cœur. Dans ce petit livre de 128 pages, on erre et divague au fil des pensées de l’autrice, qui rend avec précision la poésie du quotidien. Dans la première nouvelle, le texte et les émotions sont portés par un morceau joué par des violons. On se balade de notes en visages, puis dans la rue et le cœur des gens. Les mots suivent les mouvements de la musique, et c’est vraiment une expérience de lecture que je vous souhaite de vivre. Puis, on passe sur une tâche noire sur un mur. Qu’est-ce que ça peut bien être ? La peinture qui s’écaille ? Un clou ? Assise sur son fauteuil de lecture, la narratrice divague, et nous emporte. C’était sublime. Mais finalement, ce dont j’ai envie de vous parler, ce n’est pas l’intrigue (puisque, mdr, y’en a pas vraiment). Mais plutôt m’attarder sur la plume de Virginia Woolf, son phrasé, son rythme. On sent que ce genre de texte arrive en opposition totale avec l’école réaliste qui le précède. Ici, l’autrice laisse la plume glisser le long de notre pensée, se laisse guider par son « flux de conscience », sans se poser de limite, ou d’objectif à atteindre. L’univers et l’ambiance ne se construisent pas, ils se ressentent, et c’est merveilleux. Je pense que chaque lecteur peut avoir sa propre interprétation des mots de Virginia (même si on peut difficilement passer à côté de la part féministe de ces derniers). En bref, courte chronique pour vous dire que j’ai beaucoup beaucoup aimé ce recueil et ce texte ultra contemplatif mais qui dit tellement de choses, et que je vous le conseille fortement.