L'homme naturel face à l'homme artificiel

A travers la lecture du Voyage de Bougainville, deux hommes s'engagent dans une conversation philosophique. Les moeurs européennes sont comparées à celles des peuples rencontrés par Bougainville lors de son voyage, ici les tahitiens. L'auteur nous amène sur une critique de l'attitude coloniale de l'homme européen par le discours d'un vieil homme les accusant de déstabiliser l'harmonie et l'équilibre des sociétés indigènes en y amenant leurs vices. Puis la conversation d'un aumônier avec un homme du village nous démontre toute la simplicité des codes sociaux établis par les tahitiens et leur très large liberté sexuelle. L'auteur termine sur une critique de la société européenne, par les européens eux mêmes. Conscients que leur société est devenue malade de ses lois, et de sa morale, et que prisonniers de ces cadres, le bonheur et la liberté ne sont plus permis. Avec envie les personnages flattent la liberté des tahitiens et opposent l'homme naturel à l'homme artificiel, l'homme européen. Dans un style séduisant et accrocheur Diderot présume déjà, sans le savoir, des méfaits d'une colonisation à venir.