Mes mots sur les leurs- 13/05/2021

Un samedi matin avec Bobin...

Je lisais un policier et comptais bien le terminer dans le week-end, mais ce samedi-là, rien ne s'est passé comme je l'avais projeté la veille. Il y a des jours comme ça, qui ne se ressemblent pas. Non pas que ce que je lisais ne me plaisait pas, au contraire. Mais ce matin-là, il n'était pas pour moi. Les livres, voyez-vous, c'est un peu comme les parfums, on les choisit sur l'instant. A l'envie. Et ce jour-là, dès le réveil, il me fallait d'autres mots au creux du cou. Ce sera Bobin. Sans me l'expliquer, c'est lui que je voulais. Je le sentais. Il faut s'écouter, vous savez. Toujours. C'est donc ce que j'ai fait, encore. Et je m'en suis remerciée, dès les premières pages. L'instant avait eu raison, mon cœur aussi. Et sur ma peau, dès l'aube, ses mots. Pas les miens sur les siens, non, les siens sur les miens. Ceux qu'il me fallait, ceux que je voulais, ceux que je cherchais. De l'encre noire sur ma page que je ne pensais pas si blanche. N'ouvrez pas ce livre en y cherchant un début. Ne le refermez pas en y cherchant une fin. Ce n'est pas une histoire. Cette petite robe d'été est un patchwork. Des réflexions dans des histoires. Et des mots, beaux. Si beaux. Nous connaissons-nous Mr Bobin ? Pour que vous me touchiez autant, je ne peux imaginer que non. J'ai même cru, parfois, que vous aviez écrit pour moi. Suis-je donc à ce point universelle ? Évidemment. Mais ça ça ne fait pas tout. J'en ai tourné des pages, croyez-moi. Elles étaient belles pourtant, souvent, mais elles ne me parlaient pas tout le temps. Tandis que là... Je me suis lue dans vos mots. Je me suis vue dans vos phrases. Au point d'en sortir, troublée. Au point de ne pas en sortir. Troublant. Et vous lecteurs, connaissez-vous Bobin ? Il y en a sûrement qui, comme moi avant, ne l'ont jamais pris entre leurs mains. Si c'est le cas, n'attendez plus. Enfilez cette petite robe de fête, ou laissez-la vous habiller. Oui, laissez-la faire. Vous n'aurez pas le choix de toute façon, elle se posera sur vous dès vos yeux posés sur elle. Un mot, puis un autre, puis les autres... Cousus. Brodés. Du prêt-à-porter aux allures de sur-mesure. Alors, vous penserez peut-être, comme moi, que ce n'est que pour vous, mais cette beauté-là, il me semble, se pose sur tous. Voila donc comment je me suis retrouvée habillée par Bobin. Un samedi matin. Et bientôt, c'est certain, d'autres matins, d'autres samedis, d'autres Bobin...