QTXXI- 29/05/2020

Le bon, la brute, le truand et l'art

"Quoi ?! Il ose faire un parallèle entre Sergio Leone et l'unique Roman d'Oscar Wilde ? Il est fou ! J'appelle directement l'asile !" Attendez ! Promis, le titre de cet avis sera la seule référence que je ferai avec le film mettant en scène Clint Eastwood. Pourquoi l'utiliser ? Et bien après ma troisième lecture de ce que beaucoup, et moi-même, considérons comme un chef-d'oeuvre, c'est aussi un roman dans lequel les trois protagonistes principaux me rappellent ce trio. Le bon étant Basil, peintre passionné par son travail et avec une admiration sans borne pour sa muse, la brute se trouvant sous les traits de Lord Henry, personnage avec un avis cynique sur tout ce qu'il observe, et le truand du nom de Dorian Gray. La préface rédigée par Wilde se termine par cette simple phrase "All art is quite useless" et je pense que le roman est l'argument principal pour soutenir cette thèse. En premier lieu nous avons Basil, artiste obnubilé par la beauté de son oeuvre qui représente l'art sans prétention, l'art que l'on expose car il représente notre vision, nos sentiments que nous avons étalés sur le support artistique qui nous sied le plus. Lord Henry peut représenter la critique d'art, la personne aimant l'art, mais ne pouvant pas la pratiquer. Il passe son temps à l'observer, l'apprécier et la critiquer de façon cynique lorsqu'il ne la comprend pas. Pour finir Dorian Gray, personne n'acceptant pas que l'art soit mauvais, ne voulant s'entourer que de beau ou de bon, et adorant l'extravagance. Son comportement avec Sybille Vane en étant une preuve parmi tant d'autres dans le roman. Son narcissisme et ses actes le rendent vraiment détestable. Pourtant il est le personnage le plus intéressant et complexe de l'oeuvre. Bizarre que son nom soit dans le titre non ? Ce qui a fait la force du livre à mon avis c'est le manque d'empathie que l'auteur nous fait ressentir pour les protagonistes principaux dans un Londres victorien extravagant. Les chapitres sont tous aussi intéressants les uns que les autres, et je pense que d'autres futures lectures de ce roman me feront voir les choses différemment. Oscar Wilde lui-même déclara que les trois personnages étaient à son image. Mon analyse est faite à chaud, et sûrement que je trouverais d'autres axes lors de futures réflexions. Mais ce livre est un immanquable !