On pense que c'est un roman. Mais c'est Théâtre que cette chose-là. Ce dialogue qui s'engage entre cette jeune femme de 20 ans et un homme d'une quarantaine d'année. Unité d'action. Unité de temps. Un après-midi de fin d'hiver. Unité de lieu. Le square. Les rares passages narratifs sont didascalies à peine camouflées. Duras réalisatrice. Duras metteuse en scène.
On pense que c'est Duras. Oui. On la retrouve dans ces pages. Drôle à en rire aux éclats. Espiègle Marguerite. Triste, ou plutôt ... Mélancolique. À en poisser le cœur pour plusieurs heures.
Mais on pense aussi à Ionesco. Le premier chapitre, premier acte, le ressort du dialogue est quasi comique. Je pense la Cantatrice Chauve. Et au fameux passage de Bobby Watson.
Je pense Beckett. Ces personnages coincés dans l'attente de quelque chose, sans savoir quoi. Mais juste être là. Parce que nous sommes l'humanité et qu'il y a sans doute quelque chose à en attendre, mais plus personne ne sait (pour)quoi.
Je pense Flaubert. Parce que la littérature, c'est comme la mode. Un éternel recommencement d'inspiration des classiques. Aussi inachevés soient-ils. Buvard et Pécuchet. Ce duo comico-tragique.
Comme Vladimir et Estragon.
Comme cette jeune fille et cet homme.
Innommés et innommables.
Car ils sont le monde.
Solitude.
Tragi-comique.
Petites gens. Grandes solitudes.
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