Je suis vraiment chanceuse ! J’ai reçu ce livre dans le cadre d’une masse critique privilégiée et je ne saurais trop en remercier Babelio et les éditions du Seuil.
J’ai lu beaucoup de romans de John Le Carré, pas tous cependant, il y a même quelques années que je ne l’avais pas fait. Aussi lire son tout dernier livre, publié de manière posthume grâce à son fils Nick, revêt, à mes yeux, une importance particulière. En fait, je n’ai pas lu L’espion qui aimait les livres, je l’ai dévoré (bon, il ne fait que 225 pages, il est vrai !).
Le livre tourne autour de trois personnages principaux : Stewart Proctor membre éminent des services de renseignement britanniques, Julian Lawndsley, un jeune homme qui a quitté son job très rémunérateur de trader à la City et vient d’ouvrir une librairie dans une petite ville balnéaire du Suffolk, et Edward Avon… Ah Edward, ou plutôt Edvard, un riche rentier, d’origine polonaise semble-t-il, vivant dans une belle demeure (un peu décatie toutefois) de la station balnéaire en question, avec son épouse mourante et sa fille Lily… Edvard se présente à Julian comme un vieux camarade de feu son père et s’enthousiasme pour la librairie ! En quelques visites, il gagne la confiance de Julian qui, il faut bien le reconnaitre, s’ennuie ferme dans son nouveau rôle de libraire. Quant à Proctor, eh bien il est « dans la mouise » pour parler franchement… et avec lui le Service, à cause d’une taupe qui ferait fuiter des informations très sensibles vers l’étranger…
Roman d’espionnage et sur l’espionnage, L’espion qui aimait les livres ne fait pas dans l’esbroufe. Les espions sont des êtres humains, avec des sentiments, des doutes, des failles, que les services de renseignement, devenus d’affreux rouages bureaucratiques et administratifs, gangrénés par des rivalités politiques et politiciennes, broient lentement. Le chapitre mettant en scène Proctor et les anciens officiers traitants, Philip et Joan, est particulièrement édifiant.
Roman profondément humain, à l’image de l’œuvre de John Le Carré (je pense particulièrement à La Constance du Jardinier qui reste, pour moi, l’un de ses meilleurs livres) poignant même par certains aspects, même si l’humour est très présent, c’est également un roman résolument engagé (dans la postface, Nick Cornwell explique dans quel état d’esprit son père a écrit ce roman, et pourquoi –selon lui- il ne l’a pas publié de son vivant -alors qu’il l’avait terminé bien avant son décès survenu en 2020).
Le libraire 📚🇬🇧🔝
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